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Article du journal
Les dirigeants européens verrouillent les portes
Le Conseil des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne s’est réuni le 8 octobre pour décider des mesures à adopter contre ceux qu’ils appellent les « migrants économiques ».
Tout en accueillant de façon très limitée des réfugiés fuyant des pays en guerre – en fait, uniquement l’Irak, la Syrie ou l’Érythrée – les dirigeants européens veulent pouvoir renvoyer ceux qui fuient la misère, ou qui ne sont pas jugés pouvoir bénéficier du droit d’asile. Derrière cette séparation artificielle, tous les immigrants sont en fait visés et l’objectif des dirigeants européens est d’en accueillir le moins possible.
Le Conseil a donc décidé d’augmenter les moyens humains et matériels destinés aux camps dans lesquels ils seront triés, les hotspots, et à la surveillance des frontières extérieures de l’UE. Le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, a même proposé la création d’un corps européen de gardes-frontières, dont le projet devrait voir le jour avant la fin de l’année.
Les dirigeants européens négocient de plus des plans d’aide à la Turquie, à la Jordanie et au Liban, afin que ces pays retiennent les réfugiés dans les camps situés sur leur territoire.
Une fois triés dans les hotspots, les réfugiés qui ne seront pas admis en Europe seront enfermés dans des centres de rétention, avant d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Du coup, les dirigeants européens veulent obliger ces derniers à les accepter et à empêcher de nouveaux départs. D’après le journal britannique The Times, l’aide au développement serait même conditionnée à leur coopération dans le retour des migrants.
La principale préoccupation des dirigeants européens est de ne pas donner prise aux critiques de l’extrême droite, qui a le vent en poupe dans plusieurs pays de l’Union. Une fois de plus, les migrants en paient le prix.