Budget de l’armée : c’est déjà l’union sacrée17/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2994-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de l’armée

c’est déjà l’union sacrée

L’Assemblée nationale, suivie du Sénat, a approuvé à une large majorité l’augmentation de 6,7 milliards d’euros des crédits d’armement, ce qui porterait le budget de l’armée à 57 milliards d’euros en 2026.

Pour l’instant, ce vote est symbolique puisque cette augmentation du budget militaire dépend en dernier ressort du vote du budget général par l’Assemblée, qui n’est pas encore acquis. Mais les déclarations des uns et des autres montrent, s’il en est besoin, que tous sont en fait d’accord pour que le pays se lance dans la course à l’armement et pour défendre l’industrie de guerre : en effet, 411 députés ont voté pour. LFI et le Parti communiste ont voté contre, les écologistes se sont abstenus.

Sans surprise, le Premier ministre Sébastien Lecornu et la coalition gouvernementale ont justifié ce vote par la prétendue menace russe imminente. En fait, tous les gouvernements occidentaux réarment car ils savent que la concurrence entre eux, la guerre économique pour les ressources et les marchés, menace de déboucher sur la guerre tout court. Les menaces de la Russie et de la Chine ne sont que des prétextes.

Marine Le Pen, au nom du Rassemblement national, a enchaîné, estimant que le président agit dans le bons sens mais ne va pas assez loin, et réclamant plus d’efforts, autrement dit plus d’argent public pour les marchands d’armes, au détriment de l’hôpital et de l’école. Son parti a donc voté pour. En fait, du PS au RN, les arguments sont les mêmes et les discours, plus ou moins interchangeables : l’effort de guerre doit être accepté au nom d’une prétendue menace étrangère.

Quant à LFI et au PCF, leur opposition à l’augmentation de ce budget militaire n’est en rien une condamnation de la marche à la guerre et surtout des fauteurs de guerre. Édouard Bénard pour le PC et Bastien Lachaud pour LFI se sont tous deux lancés dans une diatribe contre le gouvernement qui braderait l’industrie de défense nationale. Ils lui reprochent tous deux d’être inféodé aux États-Unis et de ne pas assez défendre l’indépendance du pays. Le PCF pleure sur Vencorex, entreprise de la chimie vendue aux Chinois, ou sur la liquidation d’Atos, entreprise d’informatique et « fierté nationale ». C’est vouloir faire croire que, en défendant les capitalistes de l’armement bien français, ils défendent la souveraineté de la population ou la capacité de « défendre la patrie ». Mais ce ne sont toujours que des capitalistes prêts à faire de l’argent sur la mort, et surtout prêts à envoyer à la mort des jeunes… pour leurs propres profits.

Ces partis clament qu’ils sont pour la paix alors qu’ils s’alignent sur la marche à la guerre. Ils ne sont opposés ni à faire endosser l’uniforme aux jeunes, ni à accroître les profits des marchands d’armes. Comme leurs prédécesseurs en 1914 et en 1939, ils sont prêts en cas de guerre à se mettre comme un seul homme derrière le gouvernement et les capitalistes « nationaux », au nom de l’union sacrée.

Pour s’opposer à la guerre, les travailleurs ne devront vraiment compter que sur eux-mêmes.

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