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Européennes 2024
Face au Medef et à ceux qui le soutiennent
Le Medef, organisme qui regroupe des dizaines de milliers de patrons et représente les intérêts des plus puissants d’entre eux, avait convoqué le 18 avril les sept candidats aux élections européennes qui ont les faveurs des sondages.
Quelques jours auparavant, l’organisme patronal avait fait connaître son menu pour le futur Parlement européen : davantage de subventions aux entreprises et de facilités pour les affaires, moins de règlements, sauf s’ils protègent les capitalistes européens. L’air est connu : ces gens considèrent que le but suprême de l’espèce humaine est de fabriquer du profit et que la fonction des institutions est de faciliter son arrivée dans leurs poches, à eux, bourgeois de France et de Navarre.
Les sept têtes de liste se sont volontiers pliées à l’exercice, suivant leur tradition politique. Dans les partis de Zemmour, Le Pen, Ciotti et Macron, on accepte par avance toute demande du patronat. Le PS, LFI et les écologistes contestent éventuellement tel ou tel point du programme du Medef, mais chacun sait que, s’ils reviennent aux affaires, ces partis feront comme toujours là où le grand patronat leur dira de faire.
Bardella, le favori des sondages et Premier ministre putatif de Le Pen, a, quant à lui, un problème particulier : non seulement son parti n’a pas encore pu, à la différence des autres, donner de preuve concrète, c’est-à-dire ministérielle, de son amour pour le patronat, mais il a besoin de faire de la démagogie en direction de l’électorat populaire. Aussi le candidat d’extrême droite a-t-il dû corriger cette image en faisant plus de courbettes devant les entreprises et leurs propriétaires. Il est désormais pour le libre-échange, pour la monnaie européenne, contre toutes les réglementations et pour tout ce que le Medef réclame. Il ne mentionne pas, en tout cas pas devant les patrons, les questions de salaire ni de retraite. Et il va même plus loin que les demandes du Medef quant aux promesses de diminutions d’impôts des entreprises.
À ces nuances près, les sept candidats sont d’accord sur l’essentiel : la société est faite par et pour les capitalistes et leur pouvoir sur celle-ci n’est pas contestable. C’est pourtant ce pouvoir qui mène le monde à la catastrophe, économique, sociale, environnementale et, de plus en plus, guerrière. C’est donc bien à ce pouvoir qu’il faut s’en prendre pour le détruire. Cela, seule la classe ouvrière sera capable de le faire et seul le vote pour la liste Lutte ouvrière permettra de l’affirmer, le 9 juin.