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- Lutte ouvrière n°2944
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Article du journal
Gouvernement
Darmanin à l’injustice
En tant que ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin n’avait de cesse de dénoncer le laxisme de la justice. Devenu garde des Sceaux quelques semaines plus tard, il doit désormais prouver qu’il peut changer de ministère sans changer de disque.
Rien n’est plus facile pour cet acrobate de la démagogie sécuritaire. Quand il était ministre de l’Intérieur, il s’était fait mousser avec ses destructions de bidonvilles à Mayotte, baptisées sans honte « opération place nette ». Cela a fragilisé encore plus la population avec les conséquences criminelles que l’on a constatées au moment du cyclone Chido, alors que rien n’était organisé pour les secours face à cette catastrophe annoncée.
Devenu ministre de la Justice, Darmanin lance encore une opération « place nette », mais en prison cette fois. Il prétend vouloir isoler les cent plus grands narcotrafiquants emprisonnés pour les empêcher de nuire. Il faut vraiment la bêtise réactionnaire la plus crasse pour croire que les réseaux multimillionnaires des trafiquants seront combattus par quelques perquisitions en cellules à la recherche de leurs portables.
Le reste des annonces est de la même eau. Darmanin affirme vouloir protéger les femmes victimes de féminicides ou de violences sexuelles aggravées, en portant les gardes à vue des hommes coupables à soixante-douze heures, alors que la loi le permet déjà. Et pendant qu’Élisabeth Borne a pour feuille de route de fermer des écoles, en supprimant des postes dans l’Éducation, Darmanin promet d’ouvrir des prisons.
Darmanin, Retailleau, Valls : ils sont nombreux à faire de la surenchère sécuritaire pour faire diversion quand la crise capitaliste met en péril les conditions de vie de toute la population.