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- Lutte ouvrière n°2918
- Lyon-Part-Dieu : “on a une belle gare mais rien dans les poches !”
Article du journal
Lyon-Part-Dieu
“on a une belle gare mais rien dans les poches !”
Après dix ans de travaux, un nouveau hall a été inauguré vendredi 21 juin dans la gare de Lyon-Part-Dieu : ce sont 10 000 m2 de galerie commerciale, avec des magasins plutôt cossus, un laboratoire d’analyses médicales et des restaurants.
Le voyageur pas trop fauché pourra dépenser entre deux trains, mais acheter ou changer un billet sera moins facile. Les espaces de vente TGV et TER ont été réduits en taille et les habituelles queues envahissant l’extérieur des guichets ne sont pas près de disparaître. Derrière la vitrine, les quais restent délabrés et, quand il pleut, l’eau ruisselle sous les abris censés protéger de la pluie.
Pour les travailleurs, c’est toujours le sous-effectif et les bas salaires. La semaine qui a suivi l’inauguration, les cadres de la SNCF étaient nombreux mais, samedi 29 juin, les guichets n’ont pas pu ouvrir avant 11 heures à cause du manque de personnel. Il manque aussi des agents de sécurité pour couvrir tous les postes. Les salaires sont au plancher, le plus souvent au smic pour les agents de sécurité, vendeurs et travailleurs des entreprises sous-traitantes de la SNCF. C’est ainsi que leurs propriétaires – le fonds d’investissement PAI Partner, qui exploite les boutiques alimentaires, les groupes Nicollin et Samsic, les Relay presse... – engrangent leurs bénéfices. La SNCF n’est pas en reste avec 1,3 milliard d’euros de profits en 2023.
Mais il y a aussi des grains de sable dans la machine à profits : le jour de l’inauguration, le gratin de notables a pu admirer une manifestation dans la gare, organisée par des travailleurs d’Itiremia, filiale du groupe Samsic, qui assure la prise en charge des personnes en situation de handicap. En 2018, Samsic a racheté Itiremia à la SNCF et depuis les salaires, bloqués, ont été rattrapés par les hausses du smic. Le fait que la direction SNCF cède une prime JO aux cheminots a été ressenti comme une injustice, alors que tout le monde sera sur le pont lors des compétitions qui se dérouleront dans la région.
Depuis vendredi 21 juin, les travailleurs d’Itiremia ont débrayé quelques heures par jour. Alors que les JO approchent, ces tours de piste pourraient être un échauffement pour une mobilisation qui fasse suer les patrons.