Michelin – Cholet : contre les licenciements, toujours mobilisés !11/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P12_Michelin_Cholet_manif_8_novembre_3_C_LO_.jpg.420x236_q85_box-0%2C91%2C800%2C541_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet

contre les licenciements, toujours mobilisés !

Lundi 2 décembre, après un mois d’arrêt quasi-complet consécutif à l’annonce de la fermeture de l’usine, la production a commencé à reprendre à Michelin Cholet, dans le Maine-et-Loire. Mais la mobilisation se poursuit pour exiger que le groupe lâche plus que des miettes.

Illustration - contre les licenciements, toujours mobilisés !

La reprise du travail, n’en déplaise à la direction, ne se fait pas comme sur des roulettes. Ainsi mardi 3 décembre, dans l’atelier Z censé fermer le dernier au début de 2026, des salariés ont exigé des précisions sur la prime « reprise », son montant et son versement, et ils n’ont accepté de retravailler que le lendemain. Les chefs marchent sur des œufs dans toute l’usine, car personne n’a envie de mouiller la chemise en échange d’une lettre de licenciement. Pour faire lever le blocage de l’entrée, Michelin avait invoqué « la liberté de travailler ». Mais maintenant que les camions passent, dire que le cœur n’y est pas est un euphémisme.

Le piquet devant l’usine, en revanche, reste animé, et chacun continue de venir s’y informer et discuter. Vendredi 6 décembre, une assemblée de 120 personnes a pour la première fois adopté des revendications chiffrées, suite à un sondage grandeur nature dans les ateliers : une prime supra-légale de 120 000 euros, au lieu des 35 000 euros prévus dans la première mouture du « plan d’accompagnement » ; 2 500 euros par année d’ancienneté, au lieu des misérables 500 euros du plan. Les travailleurs savent ce que seront leurs besoins quand ils seront à la porte. Et ils sont bien conscients aussi des milliards, produits par leur exploitation, sur lesquels dorment la famille Michelin et les grands actionnaires.

La visite de délégués du comité de lutte à l’usine de Vannes, prévue pour le lundi 9, a été repoussée à janvier, suite à la destruction de la principale tente du piquet par un incendie accidentel. L’urgence était de remettre en état ce QG de la mobilisation, et cela s’est fait en 48 heures. Une fois de plus, l’énergie et la solidarité ont fait des merveilles, inspirant le respect à tous. Ces travaux imprévus n’ont pas empêché la diffusion d’un tract du comité de lutte à l’ensemble des travailleurs du site, pour les appeler à se rassembler jeudi 12 décembre devant l’usine.

Cette journée, choisie par la CGT comme journée nationale de protestation contre les licenciements, devait en effet être un nouveau temps fort, et la première occasion depuis les manifestations des 8 et 13 novembre de remettre le combat des travailleurs de Michelin sous les feux de l’actualité nationale. Au-delà de la venue de porte-parole connus de la CGT ou du NFP, les travailleurs de Michelin Cholet se réjouissaient surtout du renfort annoncé de camarades de Vannes, de Clermont et d’Angers.

Mardi 17 décembre, au siège du groupe, à Clermont-Ferrand, loin des usines sur le point de fermer et de leurs travailleurs en colère, s’ouvriront les prétendues négociations entre syndicats et direction. On sait déjà que les représentants des actionnaires refuseront de satisfaire les revendications de l’assemblée générale. Pour les futurs licenciés, il n’y a rien à attendre de ces rencontres au sommet et il leur faudra faire monter la pression sur Michelin pour l’obliger à débourser plus, beaucoup plus que ce qu’il a prévu.

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