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Dans les entreprises
Morts au travail
toujours plus nombreux
Selon un rapport de l’Assurance maladie, 764 travailleurs ont trouvé la mort à la suite d’un accident du travail en 2024, un nombre supérieur à celui de 2023, déjà considéré comme un record.
Avec les 318 morts dans un accident de trajet et les 215 décès causés par une maladie reconnue « professionnelle », ce sont donc 1 297 personnes dont la mort a été officiellement reconnue comme liée au travail en 2024 : ce sont plus de deux accidents de travail mortels par jour et, au total, quatre décès quotidiens causés par le travail. Ces chiffres ne tiennent pourtant pas compte des salariés agricoles et des agriculteurs, des fonctionnaires, et d’une partie des travailleurs indépendants.
Le rapport ne permet pas d’identifier chaque secteur, mais on constate qu’un décès sur cinq survient dans le BTP alors que seulement un salarié du privé sur douze y travaille. Plus de 20 % de l’ensemble des décès ont lieu dans l’année qui suit la prise de poste, ce qui indique les risques induits par la formation insuffisante dans bien des postes dangereux.
Ce rapport se veut néanmoins rassurant en soulignant que le nombre d’accidents du travail diminuerait nettement au fil des années. Mais cela ne signifie pas que les conditions de travail s’améliorent : seuls ceux ayant débouché sur une journée d’arrêt de travail au-delà du jour de l’accident ou sur un versement sont décomptés… et combien de travailleurs ont déjà pu constater les obstacles mis par l’encadrement pour déclarer un accident, pour obtenir le formulaire nécessaire ?
En outre, le montant total des indemnités journalières a doublé depuis 2014 : la moitié de cette hausse s’explique par l’augmentation de la durée des arrêts, révélatrice de la gravité des accidents, les plus longs étant nettement plus fréquents chez les travailleurs de plus de 60 ans.
Les réformes des retraites ayant repoussé l’âge de départ constituent donc une source de nombreux accidents de travail. Le gouvernement n’a néanmoins pas complètement perdu le chemin de la caisse couvrant les accidents et maladies professionnelles puisqu’il y a pioché près de 300 millions d’euros en 2024 pour couvrir d’autres dépenses.