une grève très suivie

La grève a été suivie par la quasi-totalité des conducteurs de la ligne. Seuls trois conducteurs de l’attachement de Bobigny ont roulé, aucun de celui d’Italie. La RATP a dû mobiliser 36 conducteurs de la réserve générale, un pool d’une cinquantaine d’autres conducteurs aptes à effectuer des remplacements sur tout le réseau, pour ne pas fermer la ligne et la faire fonctionner tant bien que mal.

Le succès de la grève exprime le mécontentement qui grandit depuis plusieurs mois vis-à-vis de l’encadrement. La hiérarchie accentue ses pressions sur les conducteurs. Certains chefs leur demandent de rester sur le lieu de travail sous prétexte de respecter les horaires, quand bien même ils ont fini leur service et que leur présence n’est plus nécessaire. Un conducteur s’est vu retirer ainsi 1 heure 30 sur sa fiche de paie. L’encadrement leur prêche la rigueur mais n’applique pas ce principe pour lui-même. Un conducteur a été révoqué pour avoir prolongé un congé sans solde, le responsable RH ayant tout simplement « oublié » qu’il avait donné son accord. Il a fallu batailler pour que le salarié soit réintégré. Des congés payés sont écrêtés par erreur suite à un accident de travail.

Aux protestations la direction répond par le mépris. À une audience réclamée par les syndicats, le responsable Transports n’a rien trouvé de plus génial à dire que : « Si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à faire grève. » Les deux principaux syndicats de la ligne, FO, majoritaire à la conduite, et La Base, issue d’une scission de la CGT, l’ont pris au mot et l’appel s’est répandu sur la ligne comme une traînée de poudre.

Le succès de la grève en appelle d’autres, sur la ligne 5 comme ailleurs, car ces types de problèmes se multiplient partout sur le réseau.