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Article du journal
Le soldat Bardella obéira comme les autres
Au lendemain du premier tour des législatives, Le Pen a déclaré que ce serait au Premier ministre et au gouvernement que reviendrait en dernier ressort la décision d’entrer en guerre. « Chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique, a-t-elle déclaré, puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse. »
Le Pen voulait ainsi accréditer l’idée qu’en cas de cohabitation le RN pourrait empêcher Macron d’envoyer des soldats en Ukraine. Le RN cherche à se donner l’image d’un parti plus pacifiste, en tout cas plus raisonnable, face à un Macron qui a adopté, lui, une posture de va-t’en guerre.
Mais, quand il a visité le salon de la défense Eurosatory le 19 juin, Bardella a tenu un autre discours, moins pacifiste, pour montrer que sa politique serait dans la droite ligne de celle de son rival Macron. Et d’affirmer : « L’économie de guerre qui a été mise en œuvre par Emmanuel Macron est bien légère depuis maintenant deux ans. [...] J’entends poursuivre cet effort de réarmement du pays, à la fois dans nos capacités de défense, dans l’augmentation du budget de l’armée, dans les efforts budgétaires qui ont été déployés ces dernières années et que nous avons soutenus. » Les marchands de canons n’ont donc aucun souci à se faire. Bardella sera à leurs petits soins. Et comme pour bien montrer que, en matière de défense, le RN se pliera aux désirs de la bourgeoisie, il a enlevé de son programme la sortie du commandement intégré de l’OTAN.
Mais en dernier ressort, ce sont les grands patrons qui seront aux commandes, puisque ce sont eux « qui tiennent les cordons de la bourse » et Bardella comme Macron fera là où la bourgeoisie lui dira de faire.