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Article du mensuel
Situation intérieure
Depuis des décennies, la bourgeoisie s’est employée à casser les statuts que les travailleurs considéraient comme acquis. Si l’expression « uberisation de l’économie » est nouvelle, le phénomène, enclenché avec l’externalisation et la multiplication de la sous-traitance, est ancien et a déjà morcelé les usines et la classe ouvrière. Le patronat ne procède pratiquement plus à de nouvelles embauches qu’en contrats précaires, et la relation salariale est de plus en plus régie non pas par le Code du travail mais par le droit commercial.
Les gouvernements successifs modifient les lois pour faciliter l’offensive patronale. Mais le grand patronat peut s’exonérer des contraintes liées au contrat de travail, au Code du travail et à la protection sociale, en dehors de tout changement législatif, grâce au pouvoir que la propriété de son capital lui confère sur les entreprises et sur les travailleurs. Se limiter à dénoncer la politique gouvernementale sans dénoncer l’offensive du grand capital, nécessairement brutale dans cette période de crise, représente une trahison des intérêts des travailleurs.
La détérioration du rapport de force, le morcellement de la classe ouvrière, l’exclusion et la marginalisation d’une fraction toujours plus grande des classes populaires aggravent l’individualisme et l’exacerbation de la concurrence. Ils favorisent la montée des idées réactionnaires. Ces ingrédients forment un engrenage, où le repli sur soi et le communautarisme répondent au rejet de l’autre et nourrissent à leur tour racisme et rejet.
Mais la perte de repères frappe d’autant plus facilement qu’a quasiment disparu le mouvement ouvrier capable de mettre en avant des idéaux et une perspective d’émancipation pour les opprimés. Les courants révolutionnaires ont eu de tout temps à mener le combat au sein de la classe ouvrière contre les courants réformistes. Le stalinisme a non seulement redonné un second souffle au réformisme mais il a brisé par la violence la continuité du courant communiste.
Le stalinisme a perverti l’idéal associé au communisme et les idées révolutionnaires. Il a brouillé les consciences en associant nationalisme et lutte de classe, en vidant le mot révolution de tout sens concret et en reprenant à son compte les mots et les objectifs de la bourgeoisie, comme il le fit après la Deuxième Guerre mondiale en demandant aux travailleurs de retrousser leurs manches pour construire « une France forte ». Aujourd’hui, alors même que l’économie capitaliste s’enfonce dans la crise et interdit toute réforme sociale sérieuse et durable, les travailleurs sont profondément désarmés.
L’expression extrême de cette vague réactionnaire est l’attirance morbide que Daech exerce sur une fraction de la jeunesse. Si les mécanismes individuels débouchant sur un tel lavage de cerveau sont variés, on ne peut pas ne pas faire le lien avec l’affaiblissement des réseaux militants et le recul des idées révolutionnaires. Car il fut un temps où une fraction de cette jeunesse faisait des milliers de kilomètres, traversait des océans et des continents pour joindre ses forces aux révolutionnaires, à la Révolution russe, à la révolution espagnole ou encore aux différentes révolutions nationalistes ou tiers-mondistes. Le fait qu’une fraction de la jeunesse exprime son rejet de la société en regardant du côté de Daech, et le renforcement des pratiques religieuses, témoignent moins de la force d’attraction des religions que du vide sidéral laissé par le mouvement ouvrier révolutionnaire.
L’intégration des syndicats
Ce n’est pas le mouvement syndical qui compensera ce vide. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, Trotsky insistait déjà sur la tendance profonde des syndicats à s’intégrer dans l’appareil d’État. Cette tendance n’a pas cessé de se renforcer. Les directions syndicales se sont intégrées dans la société bourgeoise, se rapprochant du patronat, et s’éloignant des travailleurs et de leurs luttes. Au lieu de compter sur les travailleurs, sur leur conscience de classe et leur combativité, les dirigeants des confédérations syndicales sont devenus des superavocats occupés à négocier avec le patronat des accords dans lesquels les travailleurs sont perdants.
Au temps où elle était aux mains des staliniens, la CGT fut la courroie de transmission du PCF et soumit les luttes des travailleurs elles-mêmes à ses objectifs politiques. Les appareils syndicaux, la CGT en tête, furent dans les années d’après-guerre de puissants instruments contre-révolutionnaires. Ils continuaient, malgré tout, à transmettre, de façon très déformée, des réflexes et quelques valeurs de la lutte de classe. Aujourd’hui, ils n’ont plus ni la force ni la volonté de le faire.
Au niveau des entreprises, les syndicats ont même délaissé l’organisation élémentaire des travailleurs. Les militants les plus dévoués justifient cet abandon et la politique d’intégration des directions syndicales par l’abattement et la démobilisation ouvriers. Mais cette démoralisation est largement de leur responsabilité. Même s’il n’y a pas de luttes explosives, bien des travailleurs se défendent dans les entreprises. Ce ne sont peut-être que des escarmouches, mais elles témoignent que la lutte de classe ne s’arrête jamais et que des travailleurs essayent d’y répondre.
Contre la politique d’individualisation du patronat, des organisations syndicales dignes de ce nom pourraient et devraient avoir la préoccupation d’unifier la classe ouvrière, ne serait-ce qu’en faisant circuler l’information, en faisant connaître les réactions et les luttes, qu’elles échouent ou soient victorieuses. En appelant à des actions communes les ouvriers, les employés, quel que soit leur secteur d’activité, en appelant, ensemble, le privé et le public, elles favoriseraient les contacts de militants et développeraient la conscience d’appartenir à une seule et même classe.
Lors des luttes importantes, la conscience de classe surgit spontanément mais, en dehors de ces périodes, et qui plus est dans un contexte de recul, il revient aux organisations ouvrières de la maintenir et de l’entretenir. Montrer que les travailleurs appartiennent à une classe sociale vivante, qui ne cesse de se battre, conforter les militants en s’appuyant sur les plus combatifs, est une nécessité. Aux militants ouvriers conscients d’agir dans ce sens, quand bien même, dans leur majorité, les travailleurs ne sont pas prêts à se lancer dans le combat.
Même quand elles ne se livrent pas au sabotage de luttes, et avant même que celles-ci ne se développent, les confédérations syndicales sont divisées et irrésolues. Cette indécision pèse sur la confiance des travailleurs dans leur force collective. Et pourtant, chaque appel syndical trouve du répondant, ce qui montre qu’il existe un milieu militant qui a au moins l’envie de protester. Il faut saisir toutes les occasions de s’adresser à ce milieu, qui est d’autant plus démoralisé qu’il est désemparé par la déchéance de la gauche et par la montée du Front national.
Les trahisons du PS et du PCF
L’expérience passée avait montré que le Parti socialiste au pouvoir était un instrument politique de l’offensive de la bourgeoisie. Un instrument efficace et, par bien des aspects, plus soumis que la droite puisque? du fait de ses origines ouvrières, le PS s’est toujours senti obligé de prouver son dévouement à la bourgeoisie. Le gouvernement actuel n’aura pas dérogé à la règle en multipliant les reniements grossiers.
Lors de sa campagne, Hollande avait désigné la finance comme son ennemie, il finit son mandat flanqué d’un ministre de l’Économie issu de la banque Rothschild, chantre de l’enrichissement individuel. De la lutte contre le chômage, Hollande est passé, en voulant diminuer les allocations-chômage, à la lutte contre les chômeurs. Après avoir assuré les salariés qui luttaient pour leur emploi de tout son soutien, il s’est systématiquement rangé dans le camp des licencieurs et a fait condamner huit anciens salariés de Goodyear à de la prison.
Plus il paraît probable que le PS ne reviendra pas au pouvoir en 2017, plus il se démène pour rendre un dernier service au patronat en démolissant à coups de bulldozer le droit du travail. Avec la réécriture du Code du travail et la réforme concoctée par la ministre du Travail, le gouvernement Hollande-Valls est en train d’imposer des reculs que le patronat n’a jamais réussi à faire passer par la droite.
Cette politique condamne le PS sous la forme qu’on lui connaît depuis des décennies : celle d’un parti qui compte, pour accéder au pouvoir, sur l’électorat populaire et sur le soutien électoral du PCF. Se faire élire par les classes populaires pour mener une politique contraire à leurs intérêts atteint vite des limites. Si le PS a réussi à repousser ces limites depuis des décennies, c’est grâce au PCF.
Le PCF n’a pas seulement été le complice de l’imposture du PS, il l’a rendue possible : en 1936 déjà, avec la politique du Front populaire, et plus récemment, avec sa politique d’union de la gauche officialisée en 1972 par Georges Marchais avec le Programme commun de gouvernement. C’est le PCF et son influence dans la classe ouvrière qui ont sorti le PS du coma politique où l’avait plongé sa politique honteuse à la tête du gouvernement pendant la guerre d’Algérie. C’est le PCF qui a fait passer Mitterrand, vieux routard de la politique ayant fait ses classes à droite de l’échiquier politique, pour un homme de gauche. En demandant aux travailleurs de voter systématiquement pour le PS sous prétexte de battre la droite, le PCF a usé le crédit politique de ses militants ouvriers.
Affaibli, le PCF a de moins en moins la capacité de jouer le rabatteur de voix pour le PS. Ce dernier paiera cash les conséquences de sa politique antiouvrière. Sa seule issue est de viser un nouvel électorat et d’opérer une mue politique. Valls, qui milite pour l’abandon des références aux idéaux socialistes et se revendique de la politique de Tony Blair en Grande-Bretagne et de celle de Schröder en Allemagne, y est favorable depuis plusieurs années. Aujourd’hui, cette mue est devenue tout à la fois nécessaire pour sa survie et possible.
Les attentats de l’année 2015 et l’émotion qu’ils ont créée ont servi de catalyseur à la droitisation ambiante. Loin de gêner Hollande, ce nouveau contexte lui a donné l’opportunité d’opérer un virage sécuritaire grossier. En déclenchant la polémique sur l’extension de la déchéance de nationalité, Hollande et Valls ont revendiqué leur droitisation.
Pour donner des gages à la droite, les dirigeants du PS sont prêts à sacrifier leurs propres notables en leur demandant de retirer leur liste et d’appeler à voter pour la droite comme on l’a vu lors des régionales ; à apporter leur pierre aux idées les plus crasses, quitte à conforter les racistes et l’extrême droite ; à compromettre quelques libertés démocratiques dont se glorifient les défenseurs de la démocratie bourgeoise.
L’inscription dans la Constitution de l’état d’urgence, le renforcement des pouvoirs de la police et de l’administration sont autant de brèches dans les libertés individuelles et les droits démocratiques. Inutile pour traquer les terroristes, la limitation du droit de manifester a, par exemple, été utilisée pour faire taire les voix discordantes. Quand bien même le gouvernement socialiste ne souhaiterait pas se servir lui-même de ces lois d’exception contre les travailleurs en lutte, ce qui reste à voir, il donne à l’appareil d’État, aux préfets, à la police et aux services de renseignements tous les pouvoirs pour le faire.
Le virage droitier du gouvernement écœure une partie du noyau électoral le plus fidèle au PS, celui pour qui la justice sociale, l’antiracisme et les libertés démocratiques n’étaient pas de vains mots. Mais il ne permet pas pour autant de gagner des voix dans l’électorat centriste et de droite. Et si, comme tout porte à le croire, la révision de la Constitution tourne au fiasco, Hollande n’aura fait qu’accroître son discrédit.
Seul un concours de circonstances, par exemple deux candidats de droite se concurrençant au premier tour de la présidentielle, pourrait qualifier Hollande ou un autre candidat du PS au second tour et lui donner une chance d’être élu. Quels que soient les aléas électoraux, le PS est en train de se transformer, comme en atteste la popularité grandissante d’un Macron ou d’un Valls dans les milieux bourgeois et petits-bourgeois. Les dirigeants du PS ont coupé les ponts avec ce qui, dans leur héritage, vient du mouvement ouvrier. Il n’y a ni à s’en émouvoir ni à le regretter, c’est au bout du compte une clarification politique. Le monde du travail n’a pas à se sentir lié de quelque façon que ce soit à ce parti.
Montée du FN et manœuvres politiciennes
Nous ne reviendrons pas ici dans les détails sur les raisons de la croissance du nombre de votants pour le Front national, y compris parmi les travailleurs, les chômeurs, les retraités des classes populaires, illustrée par les élections régionales de décembre 2015. Nous en avons parlé dans le texte consacré à l’analyse des résultats de ces élections et aux grandes manœuvres politiques qu’elles ont entraînées.
La responsabilité des grands partis de gauche est majeure dans cette évolution, qui amène une fraction de l’électorat ouvrier à voter pour un parti d’extrême droite. Le FN parvient à capitaliser à son profit électoral l’écœurement croissant de l’électorat populaire envers les partis traditionnels en jouant sur le sentiment que « ceux-là, on ne les a pas encore essayés ». C’est une illusion aux conséquences catastrophiques. Le FN est comme les autres partis de la bourgeoisie, en pire.
Il ne combat pas cet ordre social où le grand patronat et les banques ont tout le pouvoir et les exploités n’ont rien. Il drague l’électorat populaire pour l’emporter dans la concurrence qui l’oppose aux partis traditionnels pour les places de notables et l’accès à la mangeoire qui va avec. Et il le fait avec une démagogie particulièrement nuisible aux travailleurs car elle sème la méfiance entre eux en fonction des origines, de la nationalité, elle les dresse les uns contre les autres, en les détournant par là même du combat contre leur véritable ennemi, la grande bourgeoisie capitaliste. Le vote pour le Front national mélange dans le même électorat des travailleurs et leurs pires ennemis : les patrons antiouvriers, les nostalgiques des guerres coloniales, les fascistes en herbe.
Mais chercher à ramener vers les partis de la gauche réformiste la fraction de l’électorat constituée de travailleurs, de chômeurs et de pauvres, c’est recommencer à les endormir avec les mêmes illusions de vouloir confier le sort des travailleurs à un sauveur suprême issu du personnel politique de la bourgeoisie, qui les vendra inévitablement. Et c’est apporter de l’eau au moulin du Front national en contribuant à lui donner l’aura du parti « seul contre tous ».
Faire renaître un mouvement ouvrier voulant vraiment mener la lutte de classe et mener le combat pour le renversement du pouvoir de la bourgeoisie capitaliste peut seul ouvrir une perspective aux travailleurs.
À droite, la primaire prévue à l’automne est la seule et unique préoccupation. L’enjeu est d’autant plus grand que son gagnant est presque assuré de devenir président de la République en 2017. Le nombre des concurrents potentiels de Sarkozy se multiplie de jour en jour et Juppé tient toujours le haut du pavé. La lutte sera d’autant plus féroce qu’elle se jouera sur le style et la personnalité de chacun car leur ligne politique sera la même. Avec la droitisation générale de la société, avec la droitisation du PS, savoir s’il faut ou non durcir son langage pour essayer d’attirer l’électorat du FN est devenu caduc : il faut, de toute façon, aller à droite. La droite réussira-t-elle sa primaire ou méritera-t-elle sa réputation de droite la plus bête du monde en se déchirant ? L’avenir nous le dira.
Avec un PS droitisé, il suffit de brandir quelques valeurs progressistes pour se voir coller l’étiquette de gauche. De Taubira jusqu’au Parti communiste en passant par Mélenchon, Duflot, Hamon, Montebourg et pourquoi pas Hulot, nombreux sont ceux à qui on attribue la prétention d’incarner une relève à gauche. Nul besoin de suivre et de commenter en détail les manœuvres qui se trament. Qu’il sorte d’une primaire, d’alliances entre partis ou de la société civile, ou qu’il s’auto-promeuve comme vient de le faire Mélenchon, il y aura un ou plusieurs candidats qui se présenteront pour entretenir l’illusion d’une « vraie politique de gauche ».
En annonçant sa candidature à la présidentielle contre l’avis du PCF et sans prendre la peine de l’avertir, alors qu’il constitue son principal partenaire dans le Front de gauche, Mélenchon a donné une idée du mépris qu’il porte au PCF et à ses militants. C’est la preuve qu’il pense que le PCF sera forcé de se mettre à sa remorque. De fait, Mélenchon est, pour l’heure, le seul candidat à émerger à la gauche de la gauche. Si, du PC jusqu’aux frondeurs, en passant par les écologistes, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut s’unir derrière un candidat commun, ils sont loin de l’avoir découvert.
Nous ne participerons à aucune de ces tentatives pour ressusciter la gauche. Nous pouvons nous retrouver ponctuellement ou sur tel ou tel événement aux côtés des uns ou des autres, mais nous expliquerons que raisonner en termes de gauche ou de droite prépare de nouvelles tromperies car les véritables frontières politiques sont des frontières de classe.
Pour une contre-offensive du monde du travail
Autant il ne dépend pas de nous de provoquer l’explosion de colère qui mettra en mouvement l’ensemble de la classe ouvrière, autant nous pouvons contribuer au réarmement des esprits. Pour cela il faut aussi s’adresser aux militants ouvriers politiques, directement issus du PC ou pas. Il est peu vraisemblable que l’on puisse ébranler leur réformisme et leur électoralisme. Mais, avec ceux qui cherchent à comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation où une organisation d’extrême droite peut se faire passer pour un ami des travailleurs et des pauvres, il faut pousser la discussion jusqu’au bout. Non pas pour les gagner à notre organisation mais pour leur donner envie de reprendre les idées et les mots de lutte de classe.
Cela nécessite de revenir sur la politique de leur direction sans occulter leur propre responsabilité de militants qui ont été les instruments de cette politique. Revenir sur la politique passée de leur parti, c’est aussi parler du présent, de la politique qu’ils défendent aujourd’hui et qui reste basée sur la méfiance à l’égard de la classe ouvrière, c’est-à-dire sur le mépris. Au lieu de véhiculer de nouvelles illusions sur des politiciens qui ne méritent pas la confiance des travailleurs, il faut encourager le monde du travail à mettre en avant ses intérêts et lui donner confiance en ses propres forces.
Les travailleurs salariés ne sont pas les seules victimes de la crise et du système capitaliste, comme en témoignent le mouvement des agriculteurs et celui des chauffeurs de taxi. Ils font preuve d’une colère et d’une combativité importantes, mais leurs combats mènent à l’impasse. Pour ce qui est des chauffeurs de taxi, l’endettement et la concurrence les poussent à combattre les chauffeurs de VTC, alors qu’ils sont confrontés à la même nécessité de faire vivre leur famille et qu’ils ont, la plupart du temps, une histoire identique, faite de licenciement et de chômage. Que les uns ne puissent obtenir satisfaction que contre les autres est révélateur de l’impasse. Les agriculteurs et les chauffeurs de taxi refusent d’être les victimes de la loi de la jungle sans pour autant supprimer la jungle, où ils rêvent de se faire une petite place. Leur combat est voué à échouer.
Seule la lutte des travailleurs, des exploités, de ceux qui n’ont rien à perdre, si ce n’est leurs chaînes, peut renverser un système aussi injuste qu’irrationnel. Même si la classe ouvrière apparaît abattue et démoralisée, elle seule a la capacité collective de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et de prendre le pouvoir politique pour transformer la société.
18 février 2016