Guy Dubost, éternel porte-voix de tous les travailleurs

À 70 ans et après plus de 50 ans d'engagement avec Lutte ouvrière, le candidat bien connu des Arlésiens assure qu'il resterait "un militant ouvrier révolutionnaire" en cas d'élection.

Représenter le monde du travail dans son ensemble et tous les travailleurs en particulier est l'engagement de longue date pris par Guy Dubost, candidat Lutte ouvrière sur la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône. Ce retraité de la métallurgie âgé de 70 ans est loin d'être inconnu des Arlésiens et pour cause, c'est en 1997 qu'il fut candidat aux législatives pour la première fois.

Et depuis tous ce temps, ses convictions n'ont pas bougé d'un iota. " Nous portons ce qu'on appelle le drapeau rouge, l'unification de toutes les luttes ouvrières, de tous les travailleurs, le drapeau internationaliste". Des valeurs qui restent stables et une promesse, celle de demeurer avant tout "militant ouvrier révolutionnaire" en cas d'élection au Parlement. " Nous, les candidats Lutte ouvrière, on ne se transformerait pas en gérant loyal du capitalisme comme l'ont fait traditionnellement les gouvernements dits de gauche ", explique-t-il.

"Le Rassemblement national est un parti anti-ouvriers"

Le candidat l'assure tout de même : évidemment, les députés Lutte ouvrière voteraient avec les autres parlementaires de gauche les mesures favorables au monde du travail. " Mais nous serions les yeux et les oreilles des travailleurs, et serions très attentifs à toutes ces mesures. Car elles furent nombreuses celles qui ont déçu le monde ouvrier dans les mandatures passées".

Aujourd'hui plus proche d'accéder au pouvoir qu'il ne l'a jamais été, le Rassemblement national est aux yeux de Guy Dubost " un parti anti-ouvriers. Il veut les diviser, notamment avec sa position sur les travailleurs immigrés, d'après lui fauteurs de tous les troubles de la société. On parle d'insécurité dans tous ses programmes, mais pour nous, c'est l'insécurité sociale la priorité". À la question de faire barrage à l'extrême droite, Guy Dubost met en garde : " Quand on fait barrage attention, car derrière, l'eau monte. Les gens de gauche ont voté Chirac, puis Macron, pour faire barrage. On voit bien que le danger est là quand même : ces hommes politiques du RN sont toujours là, et représentent encore la grande bourgeoisie".

Lutter contre les bas salaires, les contrats précaires, et plus généralement se battre contre " ce grand patronat qui veut des serviteurs pour l'aider à passer la crise, détaille Guy Dubost. Ces serviteurs, ce sont ces candidats qui se présentent tous avec des programmes de Père Noël". Quant au Front populaire, le candidat n'en a pas non plus la même lecture que ceux qui s'enrevendiquent aujourd'hui. " Ce sont les grèves de 1936, et pas le Gouvernement, qui a fait peur à la bourgeoisie à l'époque". S'il témoigne néanmoins son plus grand respect pour le candidat du Nouveau Front populaire Nicolas Koukas, le septuagénaire demande quand même " que feront ces partis s'ils accèdent au gouvernement ? Quelle garantie a-t-on ? Depuis toujours, la gauche a déçu ". Enseignement, hôpitaux, " tout se dégrade. Mais on a de l'argent pour l'armement. Tous ça, ce sont des choix".

La profession de foi des candidats Lutte ouvrière ne pourra pas être distribuée : ces derniers n'ont pas eu le temps de la livrer. " La Préfecture des Bouches-du-Rhône a refusé d'augmenter le délai. J'invite donc les électeurs à aller la lire sur le site internet de Lutte ouvrière".

Cyrielle Granier