"Quand les travailleurs se mettent en lutte, il se passe des choses"26/06/20242024Presse/medias/articlepresse/images/2024/06/Capture_d%C3%A9cran_2024-06-26_102437.png.420x236_q85_box-3%2C0%2C1554%2C873_crop_detail.png

Législatives 2024

Bouches-du-Rhône

"Quand les travailleurs se mettent en lutte, il se passe des choses"

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Pour Anne Testut, "l'humanité mérite beaucoup mieux que le capitalisme".

Anne Testut, candidate Lutte ouvrière, "seule liste qui s’adresse directement aux travailleurs, à leur conscience politique", appelle au sursaut de tous les ouvriers pour organiser les combats à venir.

Pas un programme "électoraliste", mais un programme de lutte. Un programme de lutte pour faire en sorte "que les travailleurs prennent confiance en eux, collectivement. Car c’est quand ils se mettent en lutte, de façon homogène qu’il se passe enfin des choses. Sinon, rien ne bouge".

Pour un avenir plus juste, un sursaut doit donc venir directement de ceux qui travaillent, dans le but d’organiser ensemble les combats à venir, pour leur santé, pour leurs salaires. "Il y a un nombre énorme de gens qui ont des troubles musculosquelettiques, qui souffrent de burn-out, qui sont cassés par leur travail… Il peut y avoir des commissions, il peut y avoir des procès, et c’est très bien. Mais c’est insuffisant, on le voit."

 

Créer des dynamiques

À l’image de son camarade candidat Lutte ouvrière dans la 16e circonscription Guy Dubost (voir notre édition du samedi 22 juin), Anne Testut fustige les parlementaires qui, jusqu’à maintenant, ont été "au service de cette grande bourgeoisie qui appuie, qui écrase. Mais cette pression fera qu’à un moment donné, ça va éclater. Il y a des économistes, il y a des sociologues qui le prédisent".

Ces hommes et femmes politiques issus des partis "traditionnels", Anne Testut leur reproche "leurs grandes promesses. On ne veut va pas se fourvoyer dans une énième union de la gauche. Parce que ça va donner quoi ? Des illusions. Ils crient au loup. Bien sûr qu’on est contre l’extrême droite et anti Le Pen, c’est le pire du pire. Mais ce n’est pas en mettant un bulletin dans l’urne que l’on va résoudre les contradictions du capitalisme, poursuit la candidate. Par exemple : on veut bien vendre des voitures en Chine, mais on ne veut pas les importer, on veut bien fabriquer des voitures électriques mais en même temps on veut continuer à faire du fric dans le pétrole…" Dans une 15e circonscription longtemps marquée à droite et devenue Rassemblement national en 2022 avec l’élection de Romain Baubry, la candidate croit en ses chances de convaincre. "Notre territoire est très agricole et c’est un bel exemple. Les travailleurs qui ramassent les fruits et les légumes viennent d’Équateur, du Maghreb… Le nationalisme que nous vend l’extrême droite est un piège qui divise. Et quand on divise, on affaiblit la possibilité de se mettre ensemble pour lutter. Ce nationalisme, c’est un poison mortel pour la lutte ouvrière, c’est renoncer à son identité en tant que travailleur", poursuit Anne Testut. Aux yeux de la candidate Lutte ouvrière, ceux qui composent ce monde du travail ont une force immense, celle de prendre conscience que "les capitalistes sont sur la planète entière, mais du coup, les travailleurs aussi, sont sur la planète entière : on bosse pour les mêmes banques, les mêmes patrons, les mêmes trusts. Ça doit créer des dynamiques".

Construire la coopération entre ces travailleurs, entre ces peuples issus de tous les pays, est pour elle "ce que mérite l’humanité. Elle mérite bien mieux que ce capitalisme."

On ne va pas se fourvoyer dans une énième union de la gauche. Parce que ça va donner quoi ? Des illusions. „

 

Cyrielle Granier

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