Magasins Rougier & Plé (Paris) : Chasse aux sorcières31/05/20242024Brèves/medias/breve/images/2024/05/P1170966_Paris_III_bd_des_Filles-du-Calvaire_rwk.jpg.420x236_q85_box-0%2C820%2C1892%2C1884_crop_detail.jpg

Brève

Magasins Rougier & Plé (Paris)

Chasse aux sorcières

Illustration - Chasse aux sorcières


Chaîne de magasins de matériel de haute qualité pour les beaux arts (peinture, sculpture, etc.), Rougier & Plé compte plus de 350 employés, dont beaucoup sont payés au smic et même un peu en dessous, c’est-à- dire 1 300 euros net compte tenu de la convention collective du secteur.

Un tiers environ des employés, ceux qui travaillent dans les magasins les plus anciens, touchent un treizième mois en décembre et quelques primes en fonction du chiffre d’affaires de leur magasin. Il y a quelques mois, une poignée de ceux du magasin historique, situé métro Filles-du-Calvaire à Paris, a lancé une pétition pour réclamer des embauches, de meilleures payes et un assainissement des locaux où courent des souris. Le 13 avril, à huit (la moitié des effectifs du magasin ce jour-là), ils ont fait grève en mettant en place un petit piquet pour discuter avec les clients, les passants et les voisins. Plusieurs personnes sont venues les soutenir. La direction a convoqué quatre d’entre eux pour les intimider, sous des prétextes riducles.

Deux autres journées de mobilisation ont eu lieu, où les grévistes étaient un peu plus nombreux, les 27 avril et 7 mai, obligeant la direction à faire venir des responsables des magasins de Rouen et Lanester pour remplacer les grévistes. Elle a alors mis ses menaces à exécution : deux syndiqués ont été licenciés et une troisième a été visée par une enquête privée l’accusant de harceler une responsable du magasin. Les motifs de licenciement sont quasiment identiques, sans fondement ni preuve : les salariés harcèleraient toujours la même responsable.

Les nouveaux patrons de Rougier & Plé sont connus pour avoir racheté des magasins en tout genre. Ce ne sont pas les beaux arts qui les intéressent, mais ce qu’ils rapportent. Les affaires sont bonnes, le chiffre d’affaires ne cesse de croître et plusieurs nouveaux magasins se sont ouverts. 

Un jugement doit avoir lieu le 10 juin à 14 h aux Prud’hommes, 27 rue Louis-Blanc à Paris. Et un rassemblement de soutien est prévu ce jour- là, notamment à l’appel du syndicat Sud de l’entreprise.

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