A qui profiteront les Jeux Olympiques ?

La ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, évoquant le coût des Jeux Olympiques, avait déclaré à la presse : « Je suis certaine qu’ils vont rapporter beaucoup plus à la nation qu’ils ne lui auront coûté. » S’il est certain que ces Jeux vont rapporter de l’argent, ce ne sera certainement pas à ceux qui les auront payés.

L’État prétend n’avoir mis que 2,7 milliards d’euros dans un budget estimé aujourd’hui à plus de 11 milliards d’euros. À chaque édition précédente, le coût des Jeux avait doublé ou triplé, comme dans ceux de Londres, estimés au départ à 4 milliards d’euros, qui ont coûté plus de 12 milliards d’euros en 2012.

Les Jeux coûtent aux travailleurs, par les impôts. Ils rapportent au BTP : Eiffage, Bouygues bénéficient des travaux d’infrastructures et de construction du village olympique. Les sponsors vont être grassement rémunérés, les médias tirer bénéfice des retransmissions télévisuelles. LVMH, le groupe de Bernard Arnault, première fortune du pays, va dessiner les médailles, fournir les champagnes aux personnalités et habiller les athlètes. Les JO vont rapporter, et beaucoup, à toute une fraction de la bourgeoisie.

En revanche, certains travailleurs des chantiers ont payé de leur vie la construction des infrastructures : rien qu’en 2023, 130 accidents du travail, dont 17 graves. Tous les travailleurs en région parisienne vont aussi subir la hausse des coûts. La police multiplie les opérations pour chasser les SDF et expulser les squatters. Pour libérer des chambres pour les touristes, de nombreux hôtels s’apprêtent à fermer des places pour l’hébergement d’urgence. Et le gouvernement a exigé de nombreux étudiants qu’ils libèrent leur chambre dans les résidences pour permettre aux soignants et aux policiers d’être hébergés.

Paris 2024, ce sera : les riches dans les tribunes, les pauvres dans les soutes.