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Editorial
Ce ne sont pas seulement Barnier et Macron qu'il faut faire tomber, c'est le grand patronat !
Le gouvernement Barnier vit-il ses dernières heures ? Si Le Pen ne change pas d’avis et ses troupes votent la censure avec la gauche, oui, le gouvernement tombera dans la semaine, et Macron sera de nouveau sur la sellette pour bricoler un autre attelage gouvernemental.
La droite, les macronistes et leurs chiens de garde médiatiques tentent de nous faire croire que ce serait gravissime. Non ! Ce qui est gravissime c’est que des centaines de milliers de salariés sont en train de perdre leur emploi. C’est qu’il y a, dans ce pays riche qu’est la France, dix millions de pauvres et plus de 300 000 personnes sans domicile fixe.
Ce qui est gravissime, c’est l’état des hôpitaux et les coupes dans l’Éducation. C’est que rien de sérieux n’est fait pour enrayer la crise climatique et que les guerres n’en finissent pas d’ensanglanter le monde. Et ceux qui s’accrochent au pouvoir autour de Barnier et Macron font partie des responsables. Alors, ils méritent bien de prendre la porte !
À quoi sert cette bande de pantins, sinon à taper sur les travailleurs en nous imposant sacrifice sur sacrifice ?
On le voit avec la détérioration brutale de l’économie, ils sont incapables d’organiser l’économie et d’empêcher les crises. L’inflation, même si elle est moindre, continue de renchérir des produits aussi basiques que l’huile ou le café. Ils ont tous promis de réindustrialiser le pays, mais les annonces de fermetures d’entreprises et de licenciements pleuvent.
Que font-ils contre Michelin qui, avec deux milliards de profits, prévoit de fermer deux usines et de mettre 1200 salariés dehors ? Rien ! Qu’ont-ils à dire à la famille Mulliez qui licencie 2 400 employés chez Auchan et 150 à Leroy Merlin, et qui va en même temps empocher un milliard de dividendes de l’entreprise Decathlon ? Rien ! Oubliés les beaux discours sur la justice sociale !
Arcelor Mittal, un mastodonte qui compte plus de 15 000 salariés en France, menace de fermer deux sites. Et ce géant de l’acier affirme tranquillement qu’il ne décarbonera pas son usine à Dunkerque, responsable de 5 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. Le marché de l’acier européen serait trop incertain, explique son PDG. Le marché est sans doute incertain, pas le réchauffement climatique ! Mais là encore, le gouvernement ne sait que pleurnicher et se coucher.
Ces ministres sont les paillassons de la grande bourgeoisie. Et les dirigeants de LFI et du RN qui aspirent à les remplacer ne valent pas mieux. N’ayant aucune intention de s’affronter avec le grand capital et encore moins de l’exproprier s’ils parviennent au pouvoir, ils en seront, eux aussi, les grands serviteurs.
Avec ou sans chute du gouvernement, avec ou sans présidentielle anticipée, rien de fondamental ne changera pour nous, travailleurs, tant que nous ne nous en mêlerons pas en ciblant les véritables maîtres de la société.
Ceux-ci ne sont ni au Parlement, ni à Matignon, ni à l’Élysée. Ils sont à la tête des multinationales telles que Michelin, Stellantis, Lactalis, la Société générale… et détiennent un droit de vie ou de mort sur une myriade de PME fournisseuses et sous-traitantes. La seule dynastie Mulliez détient 130 enseignes, comme Auchan, Leroy Merlin, Midas, Boulanger, Decathlon, Norauto, Kiabi, Flunch. Elle est à la tête d’une fortune de 28 milliards, l’équivalent du budget de la justice et de la transition écologique !
Ces capitalistes décident qui a le droit de travailler. Ils décident des salaires et de notre pouvoir d’achat, car ils fixent aussi les prix. Ils se servent dans les caisses de l’État en obtenant, via leurs grands serviteurs de ministres, des exonérations et des subventions en tout genre. Ils privent ainsi l’hôpital, l’Éducation ou les transports des moyens nécessaires et ordonnent les attaques contre les travailleurs du public, comme celle qui va leur imposer trois jours de carence en cas d’arrêt maladie.
Ce qu’il faudrait, c’est recommencer 1789 et exproprier ces rois des temps modernes. Cela finira par arriver parce qu’une poignée de parasites ne peut pas bloquer indéfiniment l’évolution de toute l’humanité.
Aujourd'hui, des dizaines sinon des centaines de milliers de travailleurs sont au pied du mur avec les fermetures d’entreprises et les licenciements de masse. Des millions d’autres, dans le privé, mais aussi dans le public, sont attaqués sur leur salaire ou leurs droits. Certains d’entre eux se sont lancés dans la lutte. D’autres commencent à s’organiser pour le faire. Ils ont raison, et ils montrent la voie pour tous les travailleurs.