SI TU VEUX LA PAIX, PRÉPARE LA RÉVOLUTION !17/03/20252025Éditorial/medias/editorial/images/2025/03/2503_munitions.jpg.420x236_q85_box-0%2C21%2C701%2C415_crop_detail.jpg

Editorial

SI TU VEUX LA PAIX, PRÉPARE LA RÉVOLUTION !

Illustration - SI TU VEUX LA PAIX, PRÉPARE LA RÉVOLUTION !

Depuis l’allocution martiale de Macron contre la Russie, de nombreux travailleurs se demandent s’il en rajoute dans la dramatisation ou si l’on marche pour de bon vers la guerre. 

Il y a, c’est sûr, une partie de cinéma. Macron, comme tous les dirigeants européens, sait pertinemment que Poutine n’a ni le projet ni les moyens d’envahir l’Europe. 

Par ailleurs, Macron affectionne cette posture de chef de guerre, qu’il avait déjà adoptée lors du Covid. Elle lui a permis de se faire réélire en 2022 et, aujourd'hui, elle le ramène au centre du jeu politique. 

Mais tous les pays se réarment pour des raisons bien plus fondamentales que l’arrivisme ou la dinguerie de tel ou tel politicien. 

Partout, les tensions montent du fait de la guerre économique toujours plus féroce. La lutte pour la suprématie sur telle ou telle région et la guerre pour les minerais, le pétrole, l’énergie ou les marchés font rage. La concurrence entre rapaces plonge depuis longtemps des régions entières dans des guerres sanglantes, et pas qu’en Ukraine. La République démocratique du Congo, le Soudan et le Moyen-Orient sont aussi ravagés par des guerres alimentées par les appétits et les manœuvres des grandes puissances. 

Alors oui, la situation est grave. Poutine a déclenché une boucherie fratricide en envahissant l’Ukraine pour contrer la pression occidentale et protéger les intérêts des oligarques russes. C’est un dictateur doublé d’un assassin. Mais les dirigeants occidentaux, qui ont attisé cette guerre pour défendre leurs propres intérêts impérialistes, ne sont pas moins rapaces, cyniques et meurtriers.  

Trump est en train de négocier avec Poutine un partage de l’Ukraine, car il veut un « retour sur investissement ». Et que font les dirigeants européens ? Ils trépignent pour être invités à la table et arracher, eux aussi, leur part du gâteau ! 

La guerre en Ukraine est loin d’être réglée. Macron et Starmer veulent imposer la présence de troupes françaises et britanniques sur place. Seront-elles garantes du cessez-le-feu ou serviront-elles de prétextes à de nouveaux affrontements ? Et puis, comment va évoluer la rivalité entre les États-Unis et la Chine ? Jusqu’où ira la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe ? 

Il est impossible de prédire quel affrontement finira en conflagration armée. Impossible même de prédire quelles alliances prévaudront alors. 

Henry Kissinger, secrétaire d’État américain au début des années 1970, avait expliqué que « l’Amérique n’a pas d’amis ni d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts ». 

Trump a fait sienne cette règle cynique, et c’est celle d’absolument tous les dirigeants politiques de la bourgeoisie, y compris des dirigeants européens, même s’ils cherchent, aujourd'hui, à se donner le beau rôle en parlant de démocratie, de droit des peuples. 

Mais c’est aussi et surtout la ligne de conduite de la classe bourgeoise qui tire toutes les ficelles. C’est une règle de base de la société capitaliste : rien ne doit faire obstacle à l’accumulation de milliards entre les mains de la grande bourgeoisie et des financiers, ni le respect des hommes et de la planète ni celui de quelconques valeurs morales. Et s’ils ont besoin de la guerre pour faire fructifier leur capital, guerre il y aura. 

C’est cette classe sociale qui est capable de nous envoyer à la mort pour ses intérêts. C’est elle qui, déjà, nous exploite et nous crève pour ses profits. C’est elle et sa domination que nous avons à combattre. 

Trump, Poutine, Xi Jinping ou un second couteau comme Macron peuvent disparaître de leur belle mort, pas la bourgeoisie et son système capitaliste à la base de l’exploitation et des guerres. Pour que ceux-ci disparaissent, il faudra les renverser, c’est-à-dire exproprier les capitalistes et diriger la société et l’économie collectivement à l’échelle du monde. 

Aujourd’hui, les travailleurs s’en sentent incapables. Pire, ils n’en ont même plus la perspective car ils ne se voient plus comme une classe sociale capable d’agir pour ses intérêts et pour changer la société de fond en comble. 

Les travailleurs constituent pourtant une force sociale comparable à nulle autre. Sans eux rien ne peut se faire, pas même la guerre. 

On l’a vu dans le passé quand, en février 1917, les paysans et les ouvriers russes ont arrêté la guerre en se révoltant contre cette abominable boucherie. Ils ont non seulement renversé un tsar, mais ils se sont aussi emparés du pouvoir pour tenter de construire une tout autre société. 

Ces combats passés des travailleurs prouvent que l’intervention politique consciente et indépendante des exploités est possible. Cette voie est la seule chance de stopper l’évolution réactionnaire, nationaliste, guerrière et barbare de la société.                         

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