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Dans les entreprises
Arabelle-Belfort
Gréve après le refus d'une prime

En octobre 2024, les travailleurs des ateliers d’Arabelle Solutions de Belfort, la partie General Electric Power reprise par EDF, s’étaient mis en grève contre l’inégalité des primes de fin d’année.
La direction proposait alors une prime de 70 euros pour les ouvriers... quand elle proposait des primes allant jusqu’à 20 000 euros pour les cadres !
À la suite de cette grève, une prime de 1 000 euros brut avait été obtenue pour les ouvriers avec la promesse de renouveler le paiement d’une prime chaque année.
Cette année, chacun dans les ateliers s’attendait donc à l’annonce de la prime. Lundi 13 octobre, la nouvelle circulait que la direction proposait d’envisager des primes pour 2026, 2027, 2028, mais rien pour 2025. Dès le lendemain, des travailleurs de l’atelier Alternateurs se réunissaient et passaient discuter avec leurs camarades en vue de protester.
L’après midi, ils se retrouvaient à près d’une centaine dans la cour de l’usine, après être montés à la direction, et bloquaient les véhicules à une entrée du site par un piquet de grève. Une turbine de type Arabelle qui devait être transportée par un convoi exceptionnel était bloquée. La grève a continué toute la semaine suivante.
Dès lundi 20 octobre, la CGT, qui avait condamné cette grève démarrée sans les syndicats, a fait pression pour que les grévistes libèrent la turbine. Finalement, cette proposition de la CGT était acceptée, mais la direction restait sourde jusqu’au mercredi 22 octobre. Dans une première réunion de négociation, la seule proposition du patron étaient une prime de 700 euros; il refusait en même temps de s’engager sur un protocole de fin de conflit et le paiement éventuel des heures de grève. Face au refus des grévistes, le vice-président France d’Arabelle Solutions, accompagné de la DRH centrale, sont venus le lendemain rencontrer les grévistes et une négociation s’est tenue devant une cinquantaine de salariés ayant envahi la salle.
La seule proposition était cette fois une prime de 800 euros et un seul jour de grève payé, et vendredi 24 matin, cette proposition était refusée par les grévistes. Ceux-ci sont montés à 50 à la direction, demandant une prime de 2 000 euros net et le paiement des heures de grève et laissaient à la direction un délai de deux heures pour sa réponse qui a été un refus. Des gardes ont été mis en place, suivant les déplacements des grévistes tandis qu’un huissier faisait son apparition. Pendant le week-end, six militants CGT et deux salariés ont été assignés.
Lundi 27 au matin, malgré la pluie et le vent, une quarantaine de grévistes étaient toujours présents au piquet de grève, décidés à continuer le mouvement. Le lendemain, huit salariés dont six délégués CGT, étaient assignés en justice au tribunal de Belfort.
Devant le tribunal, environ 70 personnes se sont rassemblées, militants syndicaux mais aussi simples travailleurs qui ont montré leur soutien aux grévistes pendant que la grève continuait.
Correspondant LO