- Accueil
- Editoriaux
- En 2026, faire face à la barbarie capitaliste
Editorial
En 2026, faire face à la barbarie capitaliste

Fin d’année oblige, l’heure est aux rétrospectives en tout genre. Pour les capitalistes, l’année 2025 est un bon cru. Tout va très bien du côté des milliardaires, qui n’ont jamais été aussi nombreux. D’après l’étude de la banque suisse UBS, qui sait de quoi elle parle, ils sont 287 de plus cette année. Les 2 900 milliardaires de la planète peuvent lever leur verre à la santé de la Bourse, qui termine l’année en fanfare. Les cours de toutes sortes de valeurs spéculatives, de l’or au cuivre en passant par les entreprises de l’IA, battent record sur record.
Des fortunes sont englouties dans des caprices de riches. On construit des hôtels de luxe sur une île privée au large de Bandol ou en plein désert d’Oman. En même temps, une ONG évalue à 120 milliards pour l’année les dégâts du réchauffement climatique qui aggrave les catastrophes dont les plus pauvres sont les premières victimes, les inondations en Asie du Sud-Est, les ouragans dévastateurs dans les Caraïbes ou la sécheresse ailleurs.
Le monde avance à grand pas vers la guerre généralisée. Et combien de millions de personnes sont mortes dans les multiples conflits qui ensanglantent la planète ? Combien survivent, menacées par la famine et la maladie dans les ruines ou les camps de réfugiés ? Les milliards que les capitalistes accumulent sont le fruit de l’exploitation des travailleurs et, pendant que cette poignée de parasites sable le champagne, la majorité de la population est condamnée à un combat permanent pour la survie.
Cette évolution barbare au son du canon et sur fond de bruits de bottes est la conséquence de la guerre économique que se livrent les grands groupes capitalistes. La première puissance impérialiste, les États-Unis, décide du sort des peuples et fait résonner la politique de la canonnière en Syrie, au Venezuela, au Nigeria… Officiellement, il s’agit de lutter contre le terrorisme ou la drogue mais Trump, le shérif de la Maison Blanche, ne cherche même plus à cacher derrière de nobles objectifs le but de la première puissance impérialiste. Il a ainsi justifié le siège du Venezuela et la destruction de plusieurs de ses navires par un lapidaire « ils nous ont pris notre pétrole, nous voulons le récupérer ».
En Ukraine, les discours sur le droit des peuples ont cédé la place à la question du partage des richesses du pays entre la Russie et les États-Unis, pendant que les puissances de second ordre, dont la France, se battent pour avoir aussi leur part du gâteau. En République Démocratique du Congo, quand Trump prétend faire la paix dans la région du Kivu, c’est pour satisfaire les convoitises des trusts américains sur ses richesses minières.
Et que dire de la situation au Moyen-Orient, où les États-Unis, après avoir aidé Netanyahou à anéantir Gaza et sa population et à coloniser la Cisjordanie, se vantent d’avoir conclu la paix ? C’est la paix des cimetières et des ruines pour les Gazaouis, tandis que les dirigeants impérialistes espèrent tirer de bonnes affaires de la reconstruction.
Dans les pays riches comme la France, nous ne sommes pas encore confrontés directement aux ravages de la guerre. Mais la crise et les rivalités internationales frappent déjà les travailleurs. Les plans de licenciements se multiplient et les conditions de travail et de salaire empirent pour ceux qui gardent un emploi. Et quand l’argent de l’État va à l’armement et aux porte-avions, cela signifie encore moins de moyens pour la santé, l’école ou les transports.
Le capitalisme condamne l’humanité, mais le camp des travailleurs porte d’autres perspectives. Depuis que l’exploitation existe, les opprimés s’organisent pour la combattre. Dans le monde entier, ce sont souvent leurs combats, grands et petits, qui ont changé le cours de l’histoire.
L’espoir d’un monde débarrassé de l’exploitation, de la guerre et des rapports de domination repose sur les travailleurs, qui font tourner toute la société. Ils ne sont pas condamnés à subir une vie où il faut tout compter et à serrer les dents pour s’accrocher à un travail qui les broie.
Il faut changer le monde et cela ne peut venir que de notre camp, de la classe des travailleurs, à condition de prendre conscience de la force que nous représentons et de nos intérêts politiques, qui sont de renverser cette classe capitaliste parasite qui régente la société.
Le combat pour émanciper l’humanité reste la perspective que seuls les travailleurs peuvent réaliser. Les mots de Marx et d’Engels dans le Manifeste du Parti communiste, rédigé en 1848, gardent toute leur actualité : « Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner ».