Brève
ARS Grand Est
Le fusible a sauté
Après avoir déclaré le 3 avril que le plan de suppression de lits et d’emplois au CHRU de Nancy serait maintenu, le directeur de l’ARS (Agence régionale de santé) du Grand-Est, Christophe Lannelongue, a été limogé par le Conseil des ministres du 8 avril.
Les propos de ce directeur, en pleine crise sanitaire, avaient provoqué un tollé général et bien hypocrite chez certains. En effet, ce plan, arrêté en juillet dernier, prévoyait 174 fermetures de lits et 598 suppressions de postes. Il s’inscrivait dans le cadre d’un projet du CHRU et était la contrepartie d’investissements de l’État. La ministre Agnès Buzyn en avait fait l’annonce le 29 janvier dernier à Nancy et tout le monde, y compris le maire Laurent Hénart, président du parti de droite Mouvement radical, allié de LREM, s’en était réjoui.
Mais alors qu’avec l’épidémie de Covid-19, les discours, sinon les actes, ont changé, parler de suppression de postes ou de lits est évidemment malvenu. Le même maire de Nancy comme le gouvernement, qui se réjouissaient de ce plan en janvier, ont trouvé insupportable qu’on en parle en avril et le haut fonctionnaire a été débarqué. On est en pleine hypocrisie !
Lannelongue ne va pas se retrouver au chômage, que l’on se rassure : ce haut fonctionnaire qui a fait partie des cabinets et directions ministérielles socialistes depuis 1988 va atterrir à l’inspection générale des affaires sociales, l’IGAS.
Pour le remplacer, le gouvernement a nommé Marie-Ange Desailly-Chanson qui était depuis 2015 inspectrice générale à la même IGAS. En 2018, elle a participé à une mission d’évaluation de la situation du CHRU de Nancy… qui a accouché du fameux plan ! Cela s’appelle changer les têtes pour ne rien changer.