Ce sont les licenciements, et pas les immigrés, qui créent le chômage !14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Article du journal

Ce sont les licenciements, et pas les immigrés, qui créent le chômage !

En annonçant de nouvelles lois anti-immigrés et la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, Sarkozy désigne à nouveau les immigrés comme responsables de nos problèmes. Selon lui, la France serait " une histoire, une communauté de valeurs, une identité " Encore heureux qu'en entendant les propos xénophobes de Sarkozy, beaucoup ne se sentent pas de valeurs communes avec lui ! Car toute cette démagogie ne vise qu'à diviser la classe ouvrière pour mieux l'exploiter.

En réalité, les travailleurs français et immigrés ont bien une identité commune, c'est celle d'être exploités par le même patronat. Bouygues, Bolloré, Total, Lagardère sont autant de trusts français qui pillent les richesses du Tiers-monde et s'enrichissent sur le dos des travailleurs de tous les pays.

Sarkozy voudrait que les immigrés s'intègrent plus à la France ? Alors pourquoi sa police ne cesse-t-elle pas d'abord de harceler les jeunes et les travailleurs par des contrôles d'identité, qui s'accompagnent souvent de provocations et d'insultes, dès qu'ils ont la peau colorée ? Pourquoi expulse-t-il des parents ou des enfants présents en France depuis des années et qui n'ont parfois aucun souvenir de leur pays d'origine ? Les rassemblements et protestations qui s'organisent pour empêcher ces expulsions témoignent pourtant de leur bonne intégration.

Mais Sarkozy n'a que faire de l'intégration des immigrés. Ce qu'il veut c'est détourner les travailleurs des vrais responsables du chômage et de la précarité. Ceux qui vivent, et pas chichement, des allocations de l'État, ce ne sont pas les immigrés, mais le patronat, qui a reçu 65 milliards d'euros rien qu'en 2005. Ceux qui créent le chômage et mettent les travailleurs à la rue, ce sont encore les grands patrons qui veulent accroître toujours plus leurs profits.

Avec leurs 10 000 et 12 000 suppressions d'emplois respectives, Airbus et Alcatel-Lucent en sont les derniers exemples. Ces deux entreprises n'ont pas de difficultés économiques, elles cherchent simplement à augmenter d'avantage leurs profits en faisant peser la même charge de travail sur un plus petit nombre de salariés. Pour ce qui est d'Airbus, ses carnets de commande sont remplis pour plusieurs années. Après des années de bénéfices considérables, il vient d'annoncer des pertes, pour la première fois en 2006 - mais EADS sa maison mère est bénéficiaire - et la comptabilité secrète des entreprises laisse suffisamment de jeu aux patrons pour faire apparaître le résultat qui les arrange. La preuve : l'excuse avancée pour les licenciements est le coût du retard de l'A380, alors qu'aucun de ces avions ne devaient être livrés, et donc payés, cette année.

Quant aux salaires, ce sont toujours les patrons qui choisissent de les maintenir au niveau le plus bas. Ce n'est pas l'argent qui leur manque. Selon l'Insee, les profits de l'ensemble des entreprises en France s'élèvent à 470 milliards d'euros pour 2005. Augmenter de 300 euros par mois les 16 millions de salariés du privé, cela ne coûterait que 58 milliards. Une bien maigre part du gâteau ! 300 euros d'augmentation, c'est ce que revendiquent les ouvriers de PSA à Aulnay (en Seine-Saint Denis), en grève depuis le 28 février. Ils ont bien raison et montrent l'exemple à suivre.

Car ce qui reste à l'ordre du jour, c'est l'unification des luttes, qui sont nombreuses à éclater mais de façon isolée sur des revendications pourtant communes à tous les travailleurs. Un mouvement d'ensemble serait capable de faire reculer le patronat et de changer réellement le sort des classes populaires.

C'est cette perspective que défend Arlette Laguiller depuis des années. Voter pour elle aux prochaines élections présidentielles, cela permettra de réaffirmer la nécessité d'imposer les revendications qui touchent l'ensemble du monde du travail : interdiction des licenciements, 300 euros pour tous, smic à 1 500 euros net tout de suite.

Et au-delà, préparons-nous à riposter sur notre propre terrain : celui des luttes dans les entreprises et dans la rue.

Editorial des bulletins d'entreprise L'Étincelle du lundi 12 mars 2007, édités par la Fraction.

Convergences Révolutionnaires n° 49 (janvier-février 2007) Bimestriel publié par la Fraction

Dossier : gauche, droite, gauche... Le piège de l'alternance

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