Flambée des prix du gazole : Les compagnies pétrolières prennent les consommateurs en otages21/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2077.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Article du journal

Flambée des prix du gazole

Les compagnies pétrolières prennent les consommateurs en otages

En augmentation de 16,72 % depuis janvier 2008, et de 37,64 % depuis janvier 2007, le prix du gazole a commencé à dépasser celui de l'essence dans certaines stations-service du pays. Et les spécialistes nous annoncent que cette hausse devrait s'accentuer dans les mois qui viennent.

L'argumentation principale des compagnies pétrolières, complaisamment reprise par les médias, est qu'avec l'augmentation du nombre de véhicules fonctionnant au gazole la consommation de ce carburant augmente de 3 % par an et que leurs capacités de raffinage et de transport ne peuvent pas suivre. C'est donc la loi de l'offre et de la demande qui s'appliquerait, faisant grimper les prix.

En réalité, les compagnies pétrolières prennent les usagers en otages. Car en France, l'attrait des automobilistes pour les véhicules diesel, considérés comme moins gourmands en carburant, plus économiques à la pompe et plus résistants que ceux à essence, ne date pas d'hier. Depuis la fin des années 1970, la part de voitures diesel n'a cessé de croître pour atteindre plus de 30 millions de véhicules et près de la moitié du parc automobile français aujourd'hui.

Durant tout ce temps, les compagnies pétrolières ont pu constater l'augmentation de la consommation de gazole au détriment de celle de l'essence, et elles auraient pu investir pour augmenter dans les mêmes proportions leurs capacités de production de gazole. En fait, elles savaient qu'une fois équipés de véhicules diesel les automobilistes n'auraient pas d'autre alternative que de payer leur carburant au prix qu'elles auraient décidé.

Ce n'est donc pas la prétendue loi de l'offre et de la demande qui joue aujourd'hui, mais la dictature des monopoles qui, dans le domaine du pétrole comme dans beaucoup d'autres, prend les populations en otages.

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