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- Lutte ouvrière n°2202
- Chaffoteaux - Saint-Brieuc : Les problèmes ne sont pas réglés
Article du journal
Chaffoteaux - Saint-Brieuc
Les problèmes ne sont pas réglés
Le groupe Ariston-Merloni a fermé son usine Chaffoteaux située à Ploufragan, près de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), en octobre 2009 entraînant 206 licenciements, soit la totalité du personnel de production.
Les travailleurs, après presque cinq mois de lutte et d'occupation de l'usine, avaient accepté les conditions de départ proposées par la direction du groupe. Plus de 80 salariés étaient plus ou moins dispensés de recherche d'emploi en attendant de bénéficier de la préretraite amiante. Les autres - la majorité - ont obtenu des congés de reclassement de neuf mois à un an ainsi que l'accès à des formations. Aux indemnités légales de licenciement s'est ajoutée une prime uniforme de 25 000 euros pour tous.
La direction a mis un cabinet de reclassement, Altedia, à la disposition des salariés licenciés. Force est de constater que les résultats de placement sont très faibles, puisque, neuf mois après le démarrage de la cellule dite de reclassement, seuls sept travailleurs ont retrouvé un emploi en CDI. Ce n'est pas vraiment une surprise car personne ne croyait à l'efficacité réelle de ces cabinets de reclassement alors que le chômage reste très élevé dans la région.
Pourtant, c'est à un autre cabinet privé, la BPI, que le groupe Ariston vient de confier le soin de trouver près de 200 emplois dans les trois ans qui viennent, au titre de la « revitalisation économique ». Comme les grands groupes qui licencient, le groupe Ariston a été condamné à verser 926 529 euros au titre de cette revitalisation. Mais le premier bénéficiaire de cette somme sera le cabinet BPI qui va empocher 259 400 euros. Il restera donc un peu plus de 660 000 euros à répartir entre les entreprises de la région qui créeront des emplois, soit plus de 3 300 euros par emploi créé. Mais ces emplois n'iront pas forcément en priorité aux travailleurs de Chaffoteaux toujours au chômage.
Cette amende payée par le groupe Ariston reste d'ailleurs bien faible au regard des conséquences de son plan de licenciements pour les travailleurs.
Par ailleurs, le groupe espère vendre un bon prix les locaux vides de l'usine. 7 millions d'euros est le prix fixé actuellement. La communauté d'agglomération briochine à majorité socialiste, qui affirmait il y a un an, au moment où les travailleurs étaient en lutte contre les licenciements, qu'il n'était pas question de négocier avec des patrons voyous, s'est déclarée récemment prête à racheter les locaux, même si ce n'est pas au prix demandé.
La majorité des licenciés de Chaffoteaux continuent de se voir et restent très vigilants quant au respect des différents engagements pris par la direction. Les futurs préretraités de l'amiante sont particulièrement attentifs aux conséquences que pourrait entraîner un recul de l'âge de la retraite à 62 ans. Pendant plusieurs mois de lutte, tous les travailleurs de Chaffoteaux ont appris à se faire respecter et ils participent activement aux différentes journées pour la défense des retraites. La bannière des Chaffoteaux flotte toujours dans les manifestations.