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- Lutte ouvrière n°2202
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Article du journal
CHU de Rouen
En grève pour se faire respecter
Le CHU de Rouen, comme tous les hôpitaux, est soumis à un plan de retour à l'équilibre. Pour y arriver il y a eu des coupes claires dans les effectifs. Nos conditions de travail se sont encore dégradées. Pour tous cela signifie heures supplémentaires, changements de planning, remplacements dans d'autres services, stress continuel car nous avons peur de faire une erreur.
C'est le service des Urgences qui s'est mis en grève le premier, à la mi-septembre, parce qu'une nouvelle organisation a été mise en place sans personnel supplémentaire. La Maternité puis la Pneumologie ont suivi, au début du mois d'octobre.
Mardi 5 octobre, l'intersyndicale (SUD, CGT, CFDT, FO, CFTC) a appelé l'ensemble du personnel à une assemblée générale qui a voté la grève à 150. Puis le 7 octobre, nous étions 300 à envahir la direction. Là, le directeur général a entendu pendant une heure notre ras-le-bol. En Réanimation, où il y a un nombre minimum légal de personnel, nous sommes parfois en dessous de ce nombre. En Maternité, les accouchées sont quelquefois dans les couloirs et il est quasi impossible de s'occuper de tout le monde. Avec la réduction du nombre d'ASH, le ménage n'est plus fait partout. Ce sont les aides-soignantes qui les aident en plus de leur travail. Etc.
La direction a débloqué des mensualités de remplacement pour finir l'année, surtout pour ne pas fermer de lits, mais ça ne suffit pas. Nous voulons des embauches dans tous les services. La grève continue, lundi 11 octobre des tracts ont été distribués dans tout l'hôpital et jeudi 14 une nouvelle assemblée générale devait décider de la suite du mouvement.
Le personnel est déterminé à faire grève et à se faire respecter.
Donc les agents ne viennent travailler que s'ils ont leur assignation en main propre contre signature, comme le prévoit la loi à propos de la grève dans les hôpitaux. Des cadres ne nous ont pas crues et ont eu la mauvaise surprise par exemple de devoir faire tourner un service sans aides-soignantes puisqu'elles n'avaient pas été assignées.
Devant la détermination du personnel, la direction et les cadres se sont rendus à l'évidence, la loi doit être appliquée. La direction a eu recours jusqu'à des coursiers privés pour courir la campagne et nous remettre les assignations.
Le personnel est vraiment en colère et ça se voit.