Des milliers de retraités ne perçoivent plus l'aide à domicile13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Article du journal

Des milliers de retraités ne perçoivent plus l'aide à domicile

Depuis plusieurs mois, des milliers de dossiers d'aides à domicile concernant les personnes âgées sont en retard, car la CNAV, la Caisse nationale vieillesse qui gère ces dossiers, n'est plus capable de le faire. Résultat, les retraités ne peuvent plus payer les prestataires d'aides à domicile, le plus souvent des associations, pour effectuer des tâches de ménage, des confections des repas, du repassage, toutes tâches que les personnes âgées concernées sont dans l'incapacité de faire elles-mêmes.

Certaines choisissent de diminuer le nombre de ces prestations de peur de ne pas pouvoir payer, d'autres accumulent des dettes auprès des associations, qui croulent sous les impayés.

Le Collectif des associations d'aides à domicile évoque « un contexte où 60 000 personnes âgées fragiles risquent de perdre toute aide, et 10 000 salariés leur emploi ».

Déjà, en février 2007, la CNAV avait modifié la manière de demander les aides, avec pour conséquence des difficultés supplémentaires pour tous. Depuis trois ans, ce ne sont plus les associations ou prestataires d'aides à domicile qui préparent les demandes d'aides, mais les personnes âgées elles-mêmes. Résultat, beaucoup d'entre elles ont du mal à remplir correctement des dossiers complexes et à fournir dans les délais un grand nombre de justificatifs.

Mais la direction de la CNAV elle-même a invoqué la mise en place en juin 2009 d'un nouveau logiciel, Antares, pour expliquer la grande pagaille actuelle et le quasi-blocage du paiement des prestations. Le sous-directeur lui-même avoue que ce nouveau logiciel « a révélé certaines faiblesses dans notre politique ». Quel aveu ! Et toutes ses explications montrent que cette pagaille n'est que la conséquence des choix aberrants pris par la direction, et toujours dictés par des soucis d'économies. Il avance comme excuse qu'avant même ces déboires informatiques les caisses avaient quatre mois de retard. Autrement dit, les moyens humains étaient déjà insuffisants. Et de se couvrir en affirmant que c'est l'agent comptable, le responsable financier de la CNAV, qui a bloqué un temps tous les paiements, aux bénéficiaires comme aux prestataires, parce que certains, à cause d'un bogue logiciel, avaient été payés deux fois.

Mais l'énormité du problème et le fait que c'est une population fragile qui en est victime n'ont pas fait changer d'un pouce la politique de la direction, toujours peu pressée : « Côté planning, un état des lieux sera finalisé en décembre, les premières mesures concrètes devraient voir le jour dès le deuxième trimestre 2011. » Et Nora Berra, la secrétaire d'État aux Aînés, sollicitée pour octroyer une aide directe de l'État, a donné une fin de non-recevoir : « Je le dis et je le répète, ni le contexte des finances publiques, ni les règles de la concurrence ne permettent un engagement sous cette forme. » Toutes celles et ceux qui sont confrontés au problème apprécieront.

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