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- Lutte ouvrière n°2211
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Article du journal
Depuis le 1er janvier, 340 morts dans la rue
En un peu moins d'un an, 340 personnes sont mortes dans la rue, parce qu'elles n'avaient pas d'autre endroit où vivre, l'hiver sur la grille d'une bouche de métro, l'été en cherchant la fraîcheur, mais toujours, quelle que soit la saison, sans pouvoir s'abriter sous un toit, s'allonger sur un lit et se préparer un simple repas.
Et cela ne va pas s'améliorer. Pas seulement parce que la météo promet un hiver rigoureux, mais parce que cette société - richissime - n'a que faire de ses exclus. Il n'y aura pas plus de logements pour les pauvres, pas plus de places d'hébergement pour les sans-abri. Il y a même moins de crédits alloués aux associations qui les aident, parce que le gouvernement en a décidé ainsi. Par contre, il y a chaque jour un peu plus de sans-abri, parce qu'il y a plus de chômeurs, et aussi plus de travailleurs dont le salaire ne permet même pas de pouvoir se loger.
Et puis, il y a aussi les demandeurs d'asile, ces femmes et ces hommes contraints de quitter leur pays d'origine et d'essayer de survivre ici. Des préfectures n'avaient pas hésité à demander aux services sociaux concernés de ne pas les prendre en charge, ou seulement en deuxième choix, s'il restait de la place. C'est maintenant le Conseil d'État qui vient de recommander à l'administration chargée de les accueillir de « recourir à des modalités d'accueil sous forme de tentes ou d'autres installations comparables ». Des tentes... Comme dans les camps de réfugiés !