Ile-de-France : L'A86 est bouclée, Vinci touche le gros lot12/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2215.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

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Ile-de-France

L'A86 est bouclée, Vinci touche le gros lot

Il est désormais possible de faire le tour de la petite couronne parisienne sans quitter l'autoroute A86. Les travaux de ce super-périphérique long de 80 kilomètres, qui avaient débuté il y a plus de quarante ans, se sont achevés avec la construction d'un tunnel long de 10 kilomètres, dont le dernier tronçon, entre Vaucresson et Versailles, vient donc d'ouvrir au trafic.

Ce tunnel, baptisé Duplex, a été présenté comme un exploit : construit sur deux niveaux, chacun pour un sens de circulation, il supprimerait les risques de collision frontale. Interdit aux poids lourds et aux deux-roues pour des raisons de sécurité, il permettrait aussi de relier en dix minutes les villes de Rueil et Versailles, alors que le même trajet, effectué en surface, prend au moins 45 minutes.

Notons tout d'abord qu'il est socialement aberrant qu'un tel ouvrage, un équipement déterminant pour les déplacements de millions de Franciliens, ait pris tant de temps pour être achevé. Car la question n'était pas tant de le construire que de trouver une solution... compatible avec les intérêts privés des propriétaires de terrains et d'immeubles situés dans cet Ouest parisien chic et cher, et avec les blocages d'élus flattant une clientèle électorale qui voulait bien d'une super-rocade, pourvu que nuisances et inconvénients l'accompagnant (pollution, bruit, emprise au sol des accès, etc.) soient rejetés dans les communes voisines.

C'est ainsi, d'abord pour ménager cette somme d'intérêts, qu'il a finalement été décidé d'enterrer le dernier tronçon de l'A 86, une attention à laquelle n'ont pas eu droit des banlieues moins favorisées, qui sont donc parcourues en surface par cette autoroute.

Mais ceux qui ont eu droit à un super-traitement de faveur, ce sont finalement les actionnaires de Vinci, un géant du BTP dont une filiale, Cofiroute, a reçu la concession de ce tunnel pour 75 ans. En vertu de quoi, Cofiroute peut facturer jusqu'à près de un euro du kilomètre le fait d'emprunter son tunnel !

Certes, il existe un tarif dégressif, mais seulement pour les abonnés, le coût même de l'abonnement n'étant amorti, dit-on, qu'à partir de vingt aller et retour par mois.

Ce tunnel est peut-être un exploit technique, mais sûrement une autoroute pour riches. Et un racket scandaleux imposé aux automobilistes au seul profit des actionnaires de Vinci.

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