À la RATP : Les travailleurs refusent le risque amiante23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Article du journal

À la RATP

Les travailleurs refusent le risque amiante

Suite à l'arrêt de quatre lignes de métro du fait de la présence d'amiante dans un poste centralisé de commande et de contrôle, ce problème à la RATP a resurgi dans l'actualité. Mais en fait il ne cesse de se poser dans les ateliers de maintenance des équipements et des trains.

Suite à la mobilisation des travailleurs de l'atelier de Massy, qui avaient dénoncé le danger que représentait le décollement de la peinture Insonastic, composée en partie d'amiante, dans les rames du RER B, et à l'exercice de leur droit de retrait par les conducteurs de cette ligne, la direction a été obligée de prendre des mesures.

En réalité, l'amiante est partout sur le réseau, que ce soit dans les gares, les bâtiments ou les rames, malgré le désamiantage fait il y a plus de dix ans. Les trains roulant sur la ligne B, bien que sortant de rénovation, contiennent toujours de l'amiante. Et du coup c'est une lutte permanente des travailleurs pour contraindre la direction à vérifier s'il y a de l'amiante et à prendre des mesures.

En fait, la direction de la RATP ne se donne pas les moyens de procéder à un désamiantage complet, ni même à un recensement exhaustif des zones ou des matériaux qui peuvent en contenir. Elle minimise les risques pour la santé des travailleurs comme des voyageurs et juge que celle-ci ne vaut pas la dépense. Elle évoque « une gestion du risque contrôlée » sous prétexte que l'amiante confiné n'est pas un danger. C'est effectivement la loi, mais celle-ci, même si elle a été durcie ces dernières années, reste toujours en deçà des nécessités.

Dernièrement, des travailleurs de l'atelier de Pleyel, qui s'occupent de l'entretien des trains de la ligne 13, ont refusé d'intervenir sur l'Insonastic parce qu'ils jugent que leur sécurité n'est pas assurée. Cela s'est déjà produit dans plusieurs ateliers et la direction a, à chaque fois, temporisé en augmentant les précautions prises, en demandant des volontaires en échange de primes. Mais cette fois-ci la direction a changé de ton et a décidé de pointer en absence illégale ceux qui, dans l'atelier de Pleyel, avaient refusé le travail, ce qui est une menace de retenue de salaire.

Cependant, de plus en plus de travailleurs sont conscients du danger, en particulier après avoir suivi des formations sur le sujet. Et puis la décision de la direction de faire rouler jusqu'en 2040 des trains contenant de l'Insonastic qui se décolle a augmenté la colère. Ce sont des équipes successives qui devront travailler sur ce poison encore une vingtaine d'années. Les salariés de la maintenance, eux, ne veulent pas aller au travail la peur au ventre parce qu'ils interviennent sur les parties du train ou des bâtiments dont on sait qu'ils sont contaminés.

La direction compte leur faire accepter le risque d'exposition à l'amiante par le chantage ou l'intimidation. Eh bien, cela ne marche pas !

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