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- Lutte ouvrière n°2417
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Article du journal
De Sarkozy à Hollande
L'ignominie des centres de rétention
Dans leur rapport annuel, les associations de défense des étrangers dénoncent le maintien de toutes les pratiques, y compris illégales. En 2013, 45 000 personnes ont été enfermées dans un centre de rétention administratif (CRA), soit quasiment autant qu'en 2012. Parmi elles, plus de 1 800 ressortissants européens, en majorité des Roumains, ont été enfermés, ce qui est contraire à tous les discours sur la liberté de circulation dans l'UE. Le nombre d'enfants placés en rétention a même augmenté en 2013, pour atteindre 3 600, dont 3 400 à Mayotte. Dans ces centres, les conditions de rétention sont inhumaines. Des émeutes ont déjà eu lieu pour protester contre les conditions de détention.
Les personnes enfermées dans ces centres sont censées avoir accès à un avocat, un médecin etc. Mais dans les locaux administratifs, qui servent aussi de lieux de rétention, ce n'est pas le cas. 54 % des retenus n'ont pu voir un juge avant leur expulsion. Les chiffres montent à 99 % en Outre-mer. Pourtant, presque un tiers de ceux qui ont pu voir un juge ont été libérés, car les procédures sont bien souvent illégales. Mais le gouvernement fait tout pour que la justice n'intervienne pas contre sa politique de répression envers les étrangers en situation irrégulière, traités comme des délinquants.
Dans son projet de loi qui sera soumis au Parlement en 2015, le gouvernement maintient l'allongement de la durée de rétention maximum, passée de 32 jours à 45 sous Sarkozy. Dans les faits aussi cette durée s'allonge.
Le gouvernement Hollande poursuit ainsi la politique des gouvernements de droite contre les travailleurs sans papiers, les pauvres parmi les pauvres. Les expulsions et les rétentions administratives en sont un des éléments les plus odieux.