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- Lutte ouvrière n°2856
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Article du journal
Iran
Grandes manœuvres en exil
La répression visant les opposants au régime des ayatollahs est telle qu’aucun parti d’opposition n’existe en Iran, ni ouvertement ni même clandestinement.
Certains partis ayant joué un rôle dans la période d’ébullition sociale qui a conduit à la chute du chah en 1979, et dans les premiers mois de la République islamique, survivent parfois en exil, sans influence en Iran.
La révolte démarrée après l’assassinat de Mahsa Amini a fait surgir des militants courageux et tenaces, mais aucune direction politique visible n’a émergé, qui puisse apparaître comme une alternative au régime. Mais, depuis le début de l’année, divers groupes et coalitions, tous en exil, sont à la manœuvre pour se poser en direction potentielle. Tous ont adopté le slogan du mouvement « Femme, vie, liberté ».
Certains se revendiquent du mouvement syndical ou civique, comme les vingt organisations qui ont signé en février une charte, relayée par les syndicats français, listant douze objectifs démocratiques et progressistes, tout en restant très vague sur la voie pour les obtenir. Elles viennent de tenir une conférence à Cologne en Allemagne. D’autres regroupent des intellectuels, universitaires, avocats, qui placent leurs espoirs dans les « réformateurs » du régime iranien comme l’ancien candidat Mousavi, aujourd’hui en résidence surveillée. La coalition qui dispose des plus grands moyens financiers est cependant celle où figure Reza Pahlavi, le fils du chah, la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, la féministe Masih Alinejad, reçue récemment à l’Élysée, ou encore l’actrice Golshifteh Farahani. Soutenu par les États-Unis, Pahlavi vient d’effectuer une tournée en Israël, jouant au chef d’État alternatif pour l’Iran.
Si aucune de ces coalitions n’a de réelle influence en Iran, les uns et les autres, avec des moyens très inégaux, cherchent à se placer. Mais en fait aucune ne met en cause l’ordre social et la domination impérialiste.
Ceux qui se battent en Iran, en premier lieu les travailleurs, auront à construire leur propre direction.