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- Lutte ouvrière n°2935
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Article du journal
Arrêts maladie
l’exploitation et ses conséquences
Après 2020, les arrêts de travail pour raison de santé ont augmenté fortement, dans la fonction publique comme dans le secteur privé. L’épidémie de Covid est une des raisons, mais pas la seule.
Selon un rapport étatique publié en septembre dernier sur les arrêts pour maladie et accidents de travail dans la fonction publique, le nombre moyen de jours d’absence au travail pour raison de santé a presque doublé entre 2019 et 2022, passant d’un peu plus de 8 à plus de 14,5 par personne et par an.
Ce rapport concerne les salariés de la fonction publique. Mais ce qu’il révèle, à savoir que ce sont avant tout les catégories ouvrières et employées qui sont le plus touchées par la maladie et les accidents, est valable tout autant pour les salariés du privé. Par exemple, le nombre de jours d’absence par personne et par an est passé de 8 à plus de 18, si on considère les travailleurs de la fonction publique territoriale qui sont à plus des deux tiers des ouvriers et des employés.
Cette forte hausse ne peut pas être imputée seulement au Covid. Un chiffre de ce rapport le montre : la part des travailleurs de la fonction publique ayant une maladie chronique reconnue a elle aussi augmenté de façon importante, passant de 2,8 % de l’ensemble des fonctionnaires à 3,7 %.
Ce sont les réductions d’effectifs, l’aggravation des conditions de travail qu’elles entraînent et puis évidemment le recul de l’âge de départ en retraite qui sont la cause de cette dégradation de la santé des travailleurs. Contraindre au travail des personnes de plus en plus âgées ne peut qu’augmenter fortement les absences pour raison de santé. Là encore, les chiffres de l’État lui même sont parlants. Les travailleurs de plus de 50 ans sont deux fois plus en arrêt que ceux de moins de 30 ans. Et cette proportion est la même dans le public et dans le privé.
En voulant augmenter le nombre de jours de carence des fonctionnaires, le gouvernement veut faire passer ceux-ci pour des privilégiés aux yeux des autres travailleurs. En fait, il s’attaque à des malades et des blessés. Et cela vise particulièrement les catégories ouvrières.