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- Lutte ouvrière n°2915
- Assurance chômage : les empêcher de nuire !
Article du journal
Assurance chômage
les empêcher de nuire !
Lors de la conférence de presse du mercredi 12 juin, Macron a déclaré, concernant la réforme de l’Assurance chômage qu’il y avait «un temps électoral». Et d’ajouter «Après, est-ce que ça doit passer par l’Assemblée ? Est-ce que ça doit passer par un décret ? On verra le lendemain du scrutin».
La Chambre des députés a été dissoute, mais la machine de guerre construite par Macron et Attal contre le monde du travail n’est pas enterrée, loin de là.
« C’est le président de la République, et le Premier ministre qui décideront, a confirmé Bruno Le Maire le 11 juin. Mais moi je suis favorable à cette réforme. Il faut inciter au retour au travail (...) maintenant. » Une proposition de loi du groupe LIOT tentant de s’opposer à une partie de la réforme avait bien été adoptée le 5 juin, en commission spéciale de l’Assemblée nationale, mais le projet est toujours debout et devait être examiné en Conseil d’État le 12 juin, en prévision – si accord il y a – de la publication d’un décret.
Le prétexte juridique serait tout trouvé, le précédent décret sur les conditions d’indemnisation des chômeurs arrivant à son terme. Or non seulement celles-ci menacent d’être à nouveau extrêmement durcies, passant de six mois travaillés sur 24 à huit mois sur vingt, mais d’autres aggravations viennent s’ajouter. La durée d’indemnisation maximum serait réduite de 18 à 15 mois, puisque officiellement le taux de chômage est inférieur à 9 %, ce que ceux qui gouvernent et font les lois appellent un chômage faible.
On aimerait les voir galérer des mois durant à chercher un emploi un peu stable et à peu près correctement payé ! Car l’effet des réformes passées a déjà réduit de 14 % le nombre d’ouvertures de droits sur les quatre dernières années, et les plus touchés sont les jeunes et les travailleurs les plus précaires. Dans le viseur, on trouve également les chômeurs seniors, dont l’indemnisation prétendument privilégiée disparaitrait. Cela signifierait des dizaines de milliers de travailleurs précaires supplémentaires, et des centaines de milliers dont l’indemnisation serait réduite. Autant d’économies faites à leurs dépens, et qui finiront dans les coffres du grand capital. Le gouvernement, même à ses derniers jours, ne refuse rien à ses donneurs d’ordres.