Jours de carence dans la fonction publique : un projet scandaleux30/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2935-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Article du journal

Jours de carence dans la fonction publique

un projet scandaleux

Dans le cadre du projet de budget, le gouvernement a annoncé une attaque frontale contre les travailleurs de la fonction publique. Il veut imposer qu’en cas d’arrêt maladie, les trois premiers jours ne soient plus payés, contre un seul jour de carence aujourd’hui.

Les indemnités journalières en cas de maladie, quant à elles, ne seraient plus de 100 % mais de 90 % du salaire. Le gouvernement entend récupérer de cette façon 1,2 milliard d’euros par an aux dépens des travailleurs en congé maladie.

Cette mesure concerne directement les 5,7 millions de travailleurs de la fonction publique, qu’elle soit d’État, territoriale ou hospitalière. Près de 40 % sont de catégorie C, c’est-à-dire ouvriers ou employés, et le salaire d’embauche est au smic, à 1 801 euros brut. L’application d’une telle mesure signifierait le vol de plusieurs centaines d’euros de salaire pour une semaine d’arrêt maladie. Comme le disait un infirmier : « Nous devons soigner des gens. Mais nous-mêmes, nous n’avons pas le droit de nous soigner ? »

De plus en plus, les arrêts maladie sont la conséquence de la dégradation des conditions de travail, qui touche tous les secteurs. Le vol sur le congé maladie est une double peine : l’État patron oblige à effectuer un travail toujours plus pénible, plus dangereux et, d’autre part, il ampute le salaire des travailleurs contraints de s’arrêter.

Cela signifie aussi que, ne pouvant se permettre une baisse de salaire, un plus grand nombre de travailleurs seront contraints de venir travailler tout en étant malades. C’est évidemment un non-sens du point de vue de leur santé mais aussi de celle de leurs collègues ou du public avec lequel ils peuvent être en contact. Le gouvernement et le patronat le savent parfaitement, mais le droit à la santé des travailleurs et des classes populaires n’est pas leur préoccupation.

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