La Mecque : la loi du fric, partout, toujours26/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2917-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Article du journal

La Mecque

la loi du fric, partout, toujours

Plus de 1 300 pèlerins, dont la moitié venus d’Égypte, sont morts durant le pèlerinage musulman à La Mecque, entre le 14 et le 19 juin.

La cause directe de cette catastrophe est la chaleur caniculaire, plus de cinquante degrés, qui s’est abattue sur les près de deux millions de pèlerins « légaux » et les centaines de milliers « d’illégaux », marchant en plein soleil des heures durant. Mais, comme sur le Titanic et pour les mêmes raisons, les pauvres sont morts et les riches ont survécu.

Pour ceux qui peuvent payer, l’État saoudien et les organisateurs de cette affaire extrêmement rentable qu’est ce pèlerinage prévoient des rafraîchissements, des bus et des haltes climatisés. Mais il faut avoir les bons papiers, avoir payé le visa spécial, les bons hôtels, les bus officiels, etc. Pour les autres, pour ceux qui n’ont pas les milliers de dollars nécessaires et qui arrivent en Arabie saoudite avec un simple visa touristique, il faut d’abord contourner les barrages de police puis marcher en plein cagnard, avec les conséquences que l’on sait. Il y a, en Égypte et ailleurs, des agences de voyages pour vendre ce genre de pèlerinage sans garantie sanitaire ni protection légale, y compris à des personnes âgées ou malades. Devant le scandale, le gouvernement égyptien a fermé une série de ces agences peu scrupuleuses et le ministère saoudien a affirmé que ses services médicaux ont soigné des centaines de milliers de pèlerins. Ces explications tardives ne garantissent rien pour l’année prochaine, d’autant que le pouvoir saoudien compte bien augmenter indéfiniment le nombre des pèlerins et, partant, ses rentrées financières.

Ce n’est ni leur foi, ni le soleil, ni même le réchauffement climatique qui ont tué ces malheureux. C’est l’avidité des autorités saoudiennes et de tous les marchands du Temple, de la mosquée en l’occurrence, pour qui tout est bon pour s’enrichir.

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