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Article du journal
Recherche d’un Premier ministre
démangeaisons à gauche
Dans les discussions autour de la désignation d’un Premier ministre, Macron cherche obstinément comment garder la main, tandis que des politiciens de gauche se proposent, sans se proposer et tout en se proposant.
Les dirigeants du Nouveau Front populaire (NFP) tentent de garder bonne figure alors que Macron leur a claqué la porte au nez. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré : « Les Français ont demandé du changement, des ruptures avec les politiques conduites par Emmanuel Macron. Nous censurerons toute forme de continuité avec le macronisme ». Au nom de cette rupture avec « le macronisme » le PS rejette la candidature de Bernard Cazeneuve. Les dirigeants de LFI en font bien sûr autant. Mais continuer à dire que le NFP pourrait accéder au pouvoir et y mener une autre politique est de toute façon un mensonge.
Il y a une continuité entre Macron, Cazeneuve, Hollande, et le Parti socialiste actuel. Entre 2013 et 2017, Bernard Cazeneuve a été plusieurs fois ministre et même Premier ministre de Hollande. En tant que ministre de l’Intérieur, il avait comme collègue un certain Emmanuel Macron, lui-même ministre de l’Économie de Hollande. Aujourd’hui, Hollande fait partie du Nouveau Front populaire. C’est sous sa responsabilité que la destruction du Code du travail a pris de l’ampleur avec la loi El Khomri, que de nouvelles lois contre les étrangers ont été prises pour faire diversion au moment des attentats, que le jeune Rémi Fraisse a été tué lors de tirs de gendarmes.
Parmi les socialistes, Ségolène Royal se porte elle aussi candidate pour le poste de Premier ministre de Macron. Elle en profite pour reprocher à Cazeneuve une « pensée rigide »… ce qui n’avait pas l’air de la gêner quand elle était ministre de l’Environnement dans le même gouvernement que lui et encore moins quand elle a accepté d’être sous ses ordres quand il était Premier ministre.
De Faure à Royal, visiblement, on récuse le nom de Cazeneuve parce qu’il rappelle trop la politique menée par la gauche quand elle était aux affaires. Mais ce n’est que pour mieux faire oublier que les dirigeants de la gauche se sont toujours trouvés d’accord – une fois au pouvoir – pour s’en prendre aux travailleurs et servir les intérêts des capitalistes.