CEZUS (Jarrie, 38) : Grève contre la flexibilité29/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1633.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CEZUS (Jarrie, 38) : Grève contre la flexibilité

A Jarrie, la direction de Cézus Chimie (groupe Framatome) a réussi à faire l'unanimité contre son projet d'aménagement de la RTT(réduction du temps de travail). Le lendemain de la publication de ses propositions, les travailleurs décidèrent la grève et, depuis le 25 octobre, toute l'usine est arrêtée. Seuls quelques ingénieurs sont au travail.

Ce jour-là, la direction indiquait comment elle envisageait la mise en place de la flexibilité à l'usine. Deux points ont particulièrement fait bondir les travailleurs.

D'abord, la question du samedi. Pour les journaliers, la semaine de 35 heures s'effectuerait du lundi au samedi inclus et, en cas de travail le samedi, un autre jour de congé serait proposé. Pour les postés, le samedi deviendrait un jour comme un autre et ne serait donc plus payé à 100 % comme actuellement. Le refus de ces propositions concernant le samedi est unanime.

Ensuite, les travailleurs dénoncent le fait que le patron voudrait décider à sa guise de leurs congés. Sur les 20 jours de congés RTT (dont 12 existaient depuis un accord de 1994), les travailleurs devraient obligatoirement en poser un par mois. Ce jour est perdu s'il n'est pas pris ou si le travailleur est en arrêt-maladie le mois entier. De plus, la hiérarchie doit donner son accord pour le choix du jour déposé. Quant aux huit autres jours de RTT, les travailleurs peuvent les déposer quand ils veulent, uniquement en période dite haute, c'est-à-dire de forte production. Mais pour les périodes dites basses, c'est-à-dire de creux, c'est la direction qui peut en disposer. Elle peut ainsi décider d'un arrêt complet de l'entreprise à prendre sur les congés. Enfin, désormais, toute journée d'absence devra être récupérée et ne pourra plus être prise sur les congés payés.

Les travailleurs refusent que ces jours de congés soient gérés par le patron selon son bon vouloir.

Au niveau des embauches, la direction ne propose rien de nouveau : six CDI et deux CDD, ce qui est bien loin du compte.

Quant aux salaires, elle propose 2 % d'augmentation, et encore, à condition que l'accord soit signé avant le 30 octobre.

Le 22 octobre, les travailleurs ont donc décidé la grève, qui est totale pour les journaliers et les postés depuis lundi 25 octobre. Les négociations n'ont abouti à rien, le patron exigeant la reprise du travail pour négocier. Les travailleurs refusent et continuent la grève unanimement. Ils sont très décidés à ne pas accepter que le patron aménage leur vie en fonction des besoins de la production.

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