Le prix du pétrole brut est à la hausse, atteignant son plus haut niveau depuis trois ans. La demande serait plus forte, nous dit-on, à cause de la reprise économique, tandis que l'offre resterait stable. Du coup, le cours du baril monte et les compagnies pétrolières augmentent les tarifs des carburants dans les stations. Quand le baril baisse, par contre, les compagnies pétrolières se gardent bien de répercuter la baisse !

Pendant tout le mois de septembre, TotalFina et Elf ont, à coups de pages publicitaires, vanté tout le profit que les actionnaires pourraient tirer de leur rapprochement. Maintenant que la guéguerre boursière est terminée, la guerre continue contre les consommateurs.

Mais il n'y a pas que les compagnies pétrolières qui en profitent, l'Etat en profite lui aussi, et largement, puisqu'il taxe à plus de 80 % le prix du carburant. Si bien que le litre d'essence oscille, selon les stations, autour de 7 F aujourd'hui. Et c'est le gazole qui devrait connaître prochainement les plus fortes augmentations, sous prétexte de lutter contre la pollution, mais en chargeant ceux qui, pour des raisons d'économie, ont adopté le diesel. L'Etat va augmenter en janvier, en particulier, les taxes sur le gazole de 10 centimes par litre pour, progressivement, en sept ans rapprocher le tarif du gazole de celui de l'essence.

Les particuliers sont ainsi pompés deux fois : comme consommateurs et comme contribuables.

Bref, c'est l'or (noir) d'un côté pour les capitalistes du pétrole et pour les caisses de l'Etat (qui redistribue une grande partie de ces impôts sous forme d'aides à d'autres capitalistes ou aux mêmes) et grise mine pour les consommateurs qui n'ont pas toujours le choix de leurs moyens de locomotion !