Nos lecteurs nous écrivent : Shelle Berre - la rentabilité avant la santé des travailleurs26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs nous écrivent : Shelle Berre - la rentabilité avant la santé des travailleurs

Le 29 octobre dernier une défaillance technique s'est produite au vapocraqueur du complexe pétrochimique de Shell Berre. Résultat: plusieurs centaines de tonnes d'hydrocarbures brûlées dans l'atmosphère pour dépressuriser l'installation et éviter l'explosion.

Bien sûr la direction a minimisé cette pollution: « C'est la même chose qu'un nuage de fumée d'un incendie de forêt et fort heureusement nous n'avons pas à déplorer de blessés, ni parmi les membres du personnel, ni parmi les riverains ».

Il est vrai qu'aujourd'hui à Shell, comme dans toutes les branches de l'industrie et des services, la tendance est à la politique du « risque calculé » et à la suppression d'emplois, non pas parce que le marché s'effondre, mais pour augmenter la productivité et donc la rentabilité financière.

Les salariés rescapés des multiples «plans sociaux » se retrouvent dans l'entreprise face à une charge de travail accrue puisque la production, elle, n'a pas baissé.

Dans cette bataille pour le profit, les employeurs affichent comme objectif «zéro accident, zéro blessé, zéro mort», certainement pas pour des raisons humanitaires mais bien pour ne pas payer les pénalités pour accident de travail. Pour atteindre cet objectif tous les moyens sont bons, intimidation, chantage: « Un accident avec arrêt cela ne va pas être bon pour- nos statistiques » ; alors la direction propose un « arrangement », dans les meilleurs des cas un poste « allégé » pendant la convalescence, et la prise en charge des frais retombe sur l'assurance maladie. La caisse des accidents de travail est financée uniquement par les employeurs, alors que la caisse d'assurance maladie l'est par nous tous.

Lutter pour une meilleure prise en compte de la sécurité, réduire l'intensité du travail, c'est lutter contre les accidents du travail ; les camoufler et faire en sorte qu'ils soient pris en charge par la Sécurité sociale relève de l'abus de biens sociaux.

Alors que Martine Aubry annonce elle-même des chiffres encore préoccupants au sujet de la branche maladie, le gouvernement devrait se pencher sur cette question en favorisant les contrôles sur le terrain, en élargissant le droit des salariés par exemple.

Encore un message que la manifestation du 11 décembre pourrait faire passer.

« Hasta la victoria siempre ».

Guy PEYS, militant PCF (Marseille)

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