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- Lutte ouvrière n°1655
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Dans les entreprises
Dassault (Argenteuil - 95) : Tous ensemble on peut gagner
Chez Dassault, à Argenteuil, les débrayages de deux à trois heures par jour, appelés par la CGT et soutenus par la CFDT, continuent après cinq semaines de conflit. Dassault ne cède rien de plus : la réunion avec la direction générale et les syndicats le 28 mars n'a rien donné. Mais nous continuons notre offensive pour l'augmentation de 1 500 F mensuels pour tous. Celle-ci a progressivement été renforcée par les salariés des usines de province qui débrayent également quotidiennement.
Le fait que le mouvement réussisse à s'élargir et ne s'effrite pas démontre que l'heure n'est pas à la résignation. Le moral est toujours là. Chaque matin nous condamnons les accès des livraisons de matériel et le drapeau rouge est installé sur les grilles de l'usine. C'est chaque fois l'occasion de se retrouver à plusieurs centaines, à la fraîche, et de donner ainsi le ton pour la journée, en fixant également un rendez-vous pour le premier débrayage du matin.
En milieu de matinée, c'est donc à plusieurs centaines que nous rappelons à la direction locale, enfermée dans ses bureaux, que ce que nous voulons c'est 1 500 F de plus par mois. Et nous remettons ça l'après-midi avec la même ambiance : sifflets, sirènes, pétards... La production est considérablement perturbée. Mais plus que de durer, ce qu'il faut maintenant c'est réussir à contraindre Dassault à prendre dans son énorme cagnotte pour augmenter nos salaires de 1 500 F.
Dassault ne lâchera pas facilement, chacun en est bien conscient. Défenseur du libéralisme, même s'il réussit en affaires essentiellement grâce au soutien de l'Etat, il est aussi un des piliers du patronat de la métallurgie et donne volontiers le ton en matière d'austérité pour les salaires. Le faire plier, c'est également faire reculer le milieu patronal qui est solidaire pour qu'il ne lâche rien.
Cependant, pour faire craquer Dassault, chacun se pose le problème de passer un cran supérieur.