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- Lutte ouvrière n°1664
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Dans les entreprises
SNCF (Limoges) : Une semaine de grève des agents de conduite
La grève a été proposée à Limoges par la CGT et la FGAAC contre les nouveaux roulements applicables dès le 28 mai.
Ces roulements prévoyaient la suppression de certaines périodes d'astreinte au travail (les " réserves "), en 3x8, destinées à pallier les éventuelles défaillances humaines ou techniques afin d'assurer la continuité du service. Mijotés par la direction, ils signifiaient également une aggravation des conditions de travail, avec des tournées plus longues, des trains plus nombreux à conduire entre deux repos. A effectif et matériel constants, la charge de travail a déjà augmenté de 9 % et la direction voudrait qu'on " s'adapte à la charge de travail "...
Votée au départ par une assemblée d'une trentaine de personnes, la grève a été suivie à plus de 90 % à Limoges et à Brive et, à partir du lundi 22 mai, reconduite chaque jour par des assemblées de 100 à 150 grévistes.
Jeudi 25 mai, nous avons occupé le PRCI, poste stratégique qui commande le trafic. La direction refusant de négocier, nous avons libéré le PRCI. La direction refusant toujours de négocier, nous avons alors bloqué le trafic en occupant les voies. Les voyageurs venaient aux nouvelles, quelques-uns en colère mais beaucoup pour connaître les raisons de la grève. Nombre d'entre eux connaissaient les problèmes de manque de personnel dans les services publics. Les grévistes, mais aussi certains voyageurs, prenaient à partie les cadres, flanqués d'un huissier.
En fin de soirée, nous avons levé le camp. Et il a fallu encore deux jours et demi de grève pour que le directeur débloque un stage de formation pour 9 conducteurs et 3 cadres. Quant aux réserves, elles sont remises dans les roulements mais restent à rediscuter à chaque changement de service, ce qui n'est pas satisfaisant. Les conditions de travail, et en particulier les journées les plus dures, seront revues ainsi que les primes.
Dimanche matin 28 mai, la grande majorité de l'assemblée votait la reprise du travail avec le sentiment de ne pas avoir tout obtenu mais d'avoir quand même gagné neuf embauches.
Bien des questions ont été discutées durant ces journées, en particulier la dispersion des grèves de roulants qui s'échelonnent depuis des semaines alors qu'elles portent sur les mêmes revendications.