Conseil régional de Bretagne : La mission d'aide à l'export de la région, épinglée07/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1669.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil régional de Bretagne : La mission d'aide à l'export de la région, épinglée

Lors de la session du Conseil régional de Bretagne, de fin mai, un rapport de la Chambre régionale des comptes concernant le fonctionnement de la MIRCEB, pour les exercices de 1992 à 1997, figurait à l'ordre du jour.

La MIRCEB est la Mission régionale de coordination du commerce extérieur breton. Cette association, financée à plus de 90 % par le Conseil régional, dispose d'un budget de plusieurs millions de francs pour " aider " les entreprises bretonnes à exporter.

En fait, ces aides leur permettent principalement de participer à des foires et des salons professionnels à l'étranger. Entièrement au service des patrons bretons, cette association dispose également d'un réseau de plusieurs " correspondants experts ". Implantés dans les grandes métropoles, ces " chercheurs " particuliers doivent débusquer les entreprises étrangères qui voudraient s'installer en Bretagne, - ce qui est rare ou alors se fait au prix de multiples subventions et autres cadeaux, comme en témoigne l'installation de l'équipementier automobile japonais Sanden à Tinténiac, en Ille-et-Vilaine, qui a bénéficié de toutes les subventions possibles de toutes les collectivités publiques, y compris de la Région, par dizaines de millions de francs.

La Chambre des comptes ne remet d'ailleurs pas en cause le bien-fondé de cette MIRCEB, mais elle a tout de même révélé quelques " dysfonctionnements " (c'est elle qui désigne ainsi la magouille) tout particulièrement dans le chapitre concernant les " charges de personnel ".

Par exemple le directeur s'attribuait un salaire très confortable de 800 000 francs par an, représentant 1 / 5e de la masse salariale. Mais, cela ne suffisant pas, il arrondissait ses fins de mois avec des frais de déplacements et de réceptions majorés. Les divers versements se faisaient sur simples notes sans aucun contrôle.

Quant aux notes de frais du président, elles se sont élevées à la coquette somme de 1 058 258,27 francs en cinq ans...

La MIRCEB a aussi financé la petite " sauterie " pour la nomination de ce monsieur dans l'ordre de la Légion d'honneur... pour 85 000 francs.

Pour terminer, ces messieurs étaient amateurs de bonnes tables. Voici un extrait du document de la Chambre régionale des comptes : " S'agissant des autres frais de déplacements et de réception, dont le montant cumulé dépasse le million de francs, le nombre de repas, le coût de certains d'entre eux retiennent fortement l'attention ; de même pour ce qui a trait au nombre et au prix des boissons (apéritifs de marque, vins fins, voire de très grands crus, alcools) les ayant accompagnés. "

Voilà un petit exemple de la dilapidation des fonds publics par des parasites qui sans aucun scrupule se servent dans la caisse de l'association qu'ils dirigent. Mais c'est à l'image de tous ces dirigeants de sociétés pourris par l'argent. Si, depuis, le président mis en cause a démissionné, ce n'est pas le cas du directeur de la MIRCEB qui lui, est resté en place.

Josselin de Rohan, le président RPR du Conseil régional, a défendu le bilan de cette association et indiqué que des mesures de contrôle avaient été prises afin d'éviter de nouveaux dérapages. Mais pour signifier qu'il n'entendait pas priver ses amis du patronat de cette manne régionale, ce n'est pas moins de 15 millions de francs que la Région va accorder à cette MIRCEB pour l'an 2000.

Notre camarade Martial Collet, élu de Lutte Ouvrière au Conseil régional, a dénoncé cet exemple scandaleux de l'utilisation de l'argent des contribuables, au détriment des besoins de la population, lors de cette session de printemps.

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