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Dans les entreprises
Peugeot-Citroën : 8,6 milliards de francs de bénéfice, ça baigne pour eux
Le groupe automobile PSA Peugeot-Citroën a annoncé mercredi 21 février son bénéfice net, soit 8,6 milliards de francs. 2,8 millions de véhicules ont été vendus, correspondant à une progression de 11,7 % par rapport à l'an dernier. Celle-ci a fait exploser les bénéfices, qui se sont accrus de 80 % pour la même période ! La comparaison de ces deux pourcentages atteste sans conteste une augmentation sans pareille de l'exploitation des 172 000 travailleurs dans le monde produisant ces millions de véhicules. Une exploitation qui se traduit au niveau des salaires, des effectifs et des conditions de travail.
En France, les salaires pour la même période n'ont pas eu une progression à deux chiffres, loin de là : elle était de 1,5 % en 2000 et elle s'élèvera à un peu plus pour l'année 2001, mais pas plus que 3,5 % pour les plus bas salaires. Des chiffres dérisoires au regard de l'augmentation des bénéfices. De plus, cette augmentation est largement compensée par les allégements de charges sociales prévus par la loi Aubry sur l'aménagement du temps de travail. Par exemple pour un salaire net de 7 800 F, l'allégement est de 1 200 F et pour un salaire de 9 000 F, il est de 450 F. Ces sommes qui s'affichent tous les mois sur nos fiches de paye sont autant d'argent que le patron n'a pas à débourser. En fait la masse salariale globale a baissé.
Interviewé par un journaliste du journal Le Monde, le PDG du groupe, Jean-Martin Folz, explique ces résultats par "une utilisation de nos capacités de produire à 101 %, c'est-à-dire que nos usines fonctionnement partout en trois équipes". On aimerait bien savoir comment 101 % c'est possible ! Et Jean-Martin Folz prévoit même un miracle plus grand encore l'an prochain puisque dans la même interview, il annonce 115 ou même 120 % d'utilisation.
Sur les effectifs, le PDG affirme que le groupe, durant l'année 2000, a embauché 15 000 personnes dont 7 000 en France. Ces embauches étaient nécessaires après le départ cette année en préretraite de milliers d'anciens travailleurs (CASA) et pour mettre en place les équipes de nuit et de week-end (VSD, vendredi-samedi-dimanche, par exemple). Là aussi, pour rajeunir les effectifs, le groupe a trouvé un gouvernement complaisant qui a pris et prend toujours en charge une bonne partie des frais de la mise en retraite anticipée.
Ces 7 000 embauches sont notoirement insuffisantes puisqu'en permanence environ 15 000 intérimaires travaillent dans les usines du groupe. Par exemple, celles de Saint-Ouen et d'Aulnay-sous-Bois en région parisienne fonctionnent avec 30 % d'intérimaires.
L'augmentation de la production n'a donc été possible qu'en alourdissant les charges de travail, qu'en imposant les horaires déments du week-end, le travail de nuit ruineux pour la santé, les heures supplémentaires y compris les jours fériés, les pauses travaillées.
Ces 8,6 milliards de bénéfices ajoutés à ceux des années précédentes, soit 61 milliards de "situation nette", comme le précise le bilan, doivent être utilisés pour embaucher massivement, afin que les cadences diminuent, mais aussi pour augmenter les salaires de manière importante.