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- Lutte ouvrière n°1705
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Dans les entreprises
Château-Thierry - Aisne : Contre le plan Danone les LU maintiennent la pression
Suite à la montée à Paris, le jeudi 1er mars, au siège social de Danone des usines LU touchées par le plan de restructuration, nos camarades de Calais annonçaient une manifestation le 6 mars dans leur ville. Pour le département de l'Aisne, une manifestation avait été décidée pour le samedi 10 mars à 14 h 30 avec les usines de Jussy, Château-Thierry et Evry.
Nous nous sommes retrouvés à la passerelle de l'usine de Château-Thierry sur laquelle une très grande banderole "Levons-nous tous contre Danone" avait été accrochée. Rejoints par une partie de la population de la ville, c'est à environ 1 200 que nous nous sommes dirigés vers le centre-ville. Des caddies remplis de gâteaux sillonnaient le parcours et nous offrions des gâteaux aux spectateurs tout en scandant bien fort : "C'est Danone, c'est Danone qui licencie et c'est dégueulasse", sans oublier "Danone, Riboud, voleurs ." Les commerçants dans leur très grande majorité avaient apposé l'affiche "Solidaire avec les salariés de Belin-LU" sur leur vitrine. Nous avons parcouru la ville, bloqué le pont sur la Marne et à chacune de nos étapes nous avons pu constater que la population nous témoignait des marques de sympathie.
Arrivés à la mairie, il y eut plusieurs prises de parole. Un délégué de l'usine de Château-Thierry donna le ton : "Il est scandaleux et révoltant qu'une entreprise comme Danone annonce des bénéfices en constante augmentation, plus de 5 milliards pour l'année 2000, et s'apprête dans le même temps à supprimer 3 000 emplois dont 1 700 en France". Ensuite, il a rappelé que les représentants du gouvernement qui avaient reçu les délégations le 1er mars avaient manié la langue de bois en déclarant que le gouvernement resterait vigilant, pour reprendre : "Mais vigilant sur quoi ? Pas de réponse. Pourtant ils ont les moyens pour obliger Riboud à remballer son projet de restructuration. Dans un premier temps, en supprimant toutes les aides publiques comme par exemple les 120 millions que Danone aurait perçus pour le passage aux 35 heures ou bien en s'adressant au Conseil régional de l'Ile-de-France pour qu'il ne verse pas à Danone les 10 millions de francs qui lui ont été votés pour la construction de son nouveau centre technique sur le plateau de Saclay. Et s'il s'obstine, ce destructeur d'emplois, le gouvernement pourrait l'obliger à prendre sur une partie de ses profits pour financer 3 000 emplois. Mais à Paris, jeudi 1er mars, nous n'avons entendu que des paroles destinées à nous endormir. Mais nous sommes toujours là. Une fois de plus, nous nous retrouvons dans la rue pour bien montrer à Danone qu'il n'arrivera pas à nous jeter comme un emballage de gâteaux".
Le maire socialiste présent près du micro et qui attendait son tour pour s'adresser aux manifestants était visiblement mal à l'aise. Il le fut d'autant plus quand un délégué de l'usine d'Evry dit qu'il était entièrement d'accord avec son camarade de "Château" et qu'il faut que tous ceux qui aiment bien avoir des chômeurs dans leur yaourt (pour reprendre la nouvelle pub qui circule parmi les LU : "Papa, Maman, y a des chômeurs dans mon yaourt !") ont bien du souci à se faire. Et ce n'est pas pour rien qu'il a commencé son discours en demandant de faire la différence entre ceux qui mettent des chômeurs dans leur yaourt et les autres, sous-entendu : il ne faut pas confondre les dirigeants de Danone et le gouvernement. Alors que les manifestants avaient chaleureusement applaudi leurs camarades, on entendit de-ci de-là parmi eux "trois voix de moins", voire plus (on était à la veille du premier tour des élections municipales).
Mais il fut aussi annoncé que cette manifestation sera suivie d'une autre, parce qu'il faut continuer à se battre contre Danone. Une petite réunion a eu lieu et ce sera pour la fin mars, la date et le lieu sont encore à définir. L'annonce de cette nouvelle action a été fortement applaudie. En cortège, nous sommes retournés à la passerelle de l'usine en nous promettant de nous retrouver le plus tôt possible.