Chômage : De mal en pis06/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1721.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : De mal en pis

En mai, le nombre de chômeurs officiellement recensés a augmenté de 0,3 %, soit 5 500 chômeurs de plus en un mois. En fait, depuis plusieurs mois, la baisse relative du chômage observée depuis quatre ans, et qui avait fait passer le taux de chômage de 12,3 % en 1997 à 8,7 % s'est arrêtée. Le nombre de chômeurs recensés est resté stable, autour de deux millions (ou deux millions et demi si on compte ceux qui ont travaillé plus de 78 heures le mois précédent).

Les vantardises gouvernementales, selon lesquelles le chômage baisse régulièrement et qu'il suffirait donc d'être patient, sont encore une fois prises en défaut. En réalité le chômage, de même que le travail précaire, restent massifs et se traduisent par un recul important des conditions d'existence du monde du travail. Les chiffres révèlent qu'un grand nombre de nouveaux chômeurs sont d'anciens intérimaires. Et ce que les commentateurs ont appelé la "reprise économique" n'était que le passage d'un certain nombre de chômeurs à la condition de travailleur précaire. Les petites fluctuations de la "conjoncture économique", autrement dit les petites variations de l'humeur des employeurs, transforment des dizaines de milliers de chômeurs en travailleurs précaires et vice versa.

Aujourd'hui, avoir un "emploi" - un contrat à durée déterminée le plus souvent - n'est même pas la garantie d'avoir un revenu décent ; la situation de salarié est, parfois, à peine plus enviable que celle de chômeur, et le passage de l'un à l'autre relativement fréquent.

Tout cela pour assurer des revenus extrêmement substantiels aux gros actionnaires, qui ne risquent pas d'être, eux, jetés à la rue d'un jour à l'autre, pour être repris peut-être le lendemain à titre précaire.

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