A Octeville, près du Havre, un pan entier de falaise s'est effondré samedi 4 août sur 250 mètres. 400 à 500 mètres cubes se sont écroulés sur la plage, heureusement sans faire de victime.

Depuis le début de l'été, c'est la troisième fois que des falaises s'effondrent dans cette zone, suite à la grande quantité de pluie tombée sur la région pendant l'hiver et le printemps derniers, ainsi qu'à la sécheresse d'une partie du mois de juillet. Mais pas seulement.

Car le phénomène a été aggravé par la disparition des galets qui protègent la côte crayeuse. En effet, avec la construction du terminal pétrolier d'Antifer près du Havre et celle des centrales nucléaires de Penly et Paluel, les courants de galets sont plus puissants et les galets du littoral normand se retrouvent en Picardie, laissant la côte à nu. Une récente étude a démontré qu'il faudrait 95 ans pour que l'érosion des falaises reconstitue les quantités de galets nécessaires à la stabilisation du trait côtier. On peut réduire ce délai à 25 ans en transportant les galets de Picardie en Normandie.

Le recul des falaises est certes inéluctable, mais il est largement accentué par la construction des digues, en particulier celle du port d'Antifer qui ne sert plus à rien depuis la disparition des super-tankers. Les milliards qui ont été jetés à l'eau à cette occasion n'ont pas été perdus pour tout le monde. Et aujourd'hui ce sont d'autres millions qu'il va falloir dépenser pour réduire les méfaits de ces opérations menées sans que soit prise en compte la protection du littoral.