D.S. Industrie (Holding Point Cadre) Dunkerque : Le ras-le-bol éclate07/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1729.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

D.S. Industrie (Holding Point Cadre) Dunkerque : Le ras-le-bol éclate

Depuis mardi 28 août, les travailleurs de DS Industrie (Holding Point Cadre) de la zone industrielle de Petite Synthe, près de Dunkerque, sont en grève.

DS Industrie est une entreprise de 64 salariés qui fabrique des encadrements pour les posters, photos, qui sont ensuite commercialisés dans les magasins Point Cadre. C'est une affaire juteuse pour le patron qui multiplie les signes extérieurs de richesse.

Mais pour nous, la réalité est bien différente.

Les conditions de travail à la production sont lamentables. Les cadences sont tellement pénibles que beaucoup d'entre nous ont des problèmes articulaires et musculaires. Certains portent seuls des colis de 80 kg. Sur les machines de coupe de bois, l'aspiration n'est pas conforme et on respire de la poussière de bois qu'on sait pourtant dangereuse.

En mars, la direction a donné 200 F d'augmentation, mais dans les mois qui ont suivi, les primes de production et de productivité ont été diminuées, ce qui représente, au bout du compte, de 150 F à 1 000 F en moins sur la fiche de paye selon les salaires.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est l'accord sur les 35 heures qu'a voulu nous imposer le patron, avec la modulation des horaires, la suppression d'un quart d'heure de pause et le gel des salaires pour un an.

Mardi 28 août, à l'appel de la CGT, vingt-six ouvriers de la production sur trente-trois - dont beaucoup de jeunes - se sont mis en grève pour les salaires, le respect des règles de sécurité et pour que les 35 heures ne soient pas pires que les 39 heures.

Le patron est rentré de ses vacances à Ramatuelle pour venir au piquet de grève dire qu'il ne pouvait pas céder et menacer de fermer l'entreprise. Jeudi, on a commencé à voir des cadres et des secrétaires essayer d'assurer la production, certaines tirant des transpalettes en sandales.

De notre côté, nous avons commencé à diffuser largement des tracts expliquant notre lutte sur les marchés, dans les centres commerciaux, en ville, avec partout un accueil positif.

Pour le moment il n'y a pas d'avancées. Mais le fait de résister, de faire grève et de rester soudés, pour nous, c'est déjà un succès.

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