Vous avez dit anti-trusts ?14/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1730.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Vous avez dit anti-trusts ?

La société Microsoft, qui produit 90 % des systèmes d'exploitation des ordinateurs et de nombreux logiciels, est accusée depuis plusieurs années "d'abus de position dominante". Elle refuserait de communiquer aux autres producteurs de logiciels certaines données techniques, pour pouvoir protéger ses propres produits de la concurrence. Au nom de sa loi "anti-trusts", la justice américaine menaçait Microsoft de l'obliger à se couper en deux sociétés indépendantes. Mais le ministère américain de la Justice vient de changer d'avis, sur intervention, si l'on en croit la presse, de George W. Bush.

De mauvaises langues prétendent d'ailleurs que cette décision aurait quelque chose à voir avec les millions de dollars versés par Microsoft au profit de la campagne électorale de Bush.

Les tenants du capitalisme le justifient en expliquant que la concurrence est le "régulateur" de l'économie mais, ajoutent certains, il faut empêcher les entreprises de devenir des monopoles. Sauf que le capitalisme engendre des trusts de plus en plus puissants, dont les dirigeants politiques, que ce soit le président des États-Unis ou d'autres, ne sont que les serviteurs, et des obligés.

Du point de vue des consommateurs, un grand trust imposant à tous ses propres choix n'est ni mieux ni pire que des dizaines de sociétés, produisant des dizaines de logiciels différents et plus ou moins incompatibles. Car, que ce soit par Bill Gates, patron de Microsoft et l'un des hommes les plus riches de la planète, ou par l'un des nombreux jeunes loups qui rêvent de prendre sa place (et la clef de son coffre-fort), les décisions ne sont pas prises pour satisfaire les intérêts et les choix des consommateurs, mais pour rapporter le maximum de profit.

Partager