Troyes : Une expulsion révoltante24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Troyes : Une expulsion révoltante

Une dame algérienne de 67 ans, malade qui plus est, a été traitée comme une criminelle et expulsée en Algérie, alors qu'elle réside dans l'agglomération troyenne depuis dix ans. En situation régulière jusqu'en 1997, elle avait été accusée par la préfecture d'avoir falsifié ses papiers pour toucher des prestations. Faute de preuve, elle avait été relaxée, mais sans que sa situation soit régularisée. Lundi 10 décembre, sous prétexte d'un rendez-vous anodin, elle a été littéralement kidnappée par deux policiers, séquestrée dans une cellule à l'hôpital, emmenée au petit matin pour être embarquée contre son gré sur un bateau et débarquée en Algérie.

Cette expulsion est particulièrement révoltante. La famille et les partis ou associations de l'Aube qui la soutiennent mettent en cause le préfet pour son comportement inhumain. Mais au-delà, c'est le gouvernement qui fait voter les lois et confie le soin d'exécuter ses basses oeuvres à des préfets capables de séparer une dame âgée de sa famille, ses filles, ses petits-enfants, sous des prétextes fallacieux, sans même respecter les garanties légales, alors que celles-ci ne sont déjà guère favorables à la population.

Halima Boughaffour doit revenir à Troyes, vivre auprès des siens. C'est ce qu'a réclamé à travers la ville une deuxième manifestation d'une petite centaine de personnes, samedi matin 15 décembre. Rendez-vous a été pris pour la semaine suivante, si d'ici là elle n'est pas revenue.

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