Une subvention de 50 902,26 F (7 760 euros) a été votée fin 2001 par le Conseil municipal de Metz pour aider l'Eglise catholique à financer l'achat de nouveaux livres de religion pour les écoles primaires. Cette subvention a été votée par toutes les composantes de la droite ainsi que par le PS (seule une conseillère PS s'est abstenue). Personne n'a voté contre, ni les élus Verts, ni ceux du PC, qui pourtant étaient intervenus contre la proposition du maire de droite Jean-Marie Rausch, mais se sont abstenus.

D'ordinaire, c'est l'évêché qui paye les livres de religion utilisés pour l'enseignement religieux qui est, rappelons-le, au programme dans les écoles en Alsace-Moselle où règne toujours le régime du Concordat datant de l'époque napoléonienne. En effet, après le rattachement en 1918 de ces territoires annexés par l'Allemagne après la guerre de 1870, donc depuis 84 ans, aucun des gouvernements successifs n'a étendu à ces départements les lois instaurant la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Cela se traduit en Alsace-Moselle par la présence de 1 465 agents des cultes des trois religions reconnues (catholique, protestante et israélite) qui sont donc rémunérés par l'Etat. Ils dépendent du ministère de l'Intérieur et les évêques de Metz et de Strasbourg sont nommés conjointement par le Vatican et... le chef de l'Etat ! Ce particularisme bien réactionnaire n'avait pas dérangé le très républicain Chevènement du temps où, ministre de l'Intérieur, il était également patron des curés alsaciens et mosellans.

En 2001, l'Etat a ainsi déboursé 209 millions de francs (31,86 millions d'euros) pour les payes des curés-fonctionnaires, 19,9 millions de francs (3,03 millions d'euros) pour leurs cotisations sociales, et près de 6 millions de francs (910 000 euros) en subventions aux communes pour l'entretien des lieux de cultes.

Le maire de Metz en rajoute en payant maintenant les livres de religion. Avec la bénédiction du PS.