Mardi 9 janvier, à Peugeot-Mulhouse, un ouvrier intérimaire de 55 ans a perdu sa jambe, écrasée par la chute d'une poutre en acier de plusieurs tonnes alors qu'il aidait à son déplacement. Dans cet accident, tout est révoltant.

Le travail consistait à installer des robots de peinture ultra-modernes dans un nouvel atelier.

Pour cela il fallait déplacer des énormes poutres d'acier. Mais pour aller plus vite, on a fait utiliser aux ouvriers des moyens archaïques. Tout d'abord, ce travail avait été confié à une entreprise sous-traitante, qui elle-même l'a sous-traité à un cabinet d'études, qui l'a à son tour sous-traité à une autre entreprise, qui elle-même a embauché des intérimaires ! Au final, un intérimaire de 55 ans effectuait le travail.

Ensuite, pour économiser une journée de travail, il a été décidé de se passer des moyens de manutention et de sécurité adaptés. On a fait ainsi poser plusieurs poutres de plusieurs tonnes et de 6 mètres de long sur les fourches d'un fenwick d'un côté et de l'autre sur des roulettes. C'est lorsque l'une d'elles a ripé que les poutres sont tombées.

Dans la cascade d'entreprises sous-traitantes concernées, tout le monde essaie de se défausser et au premier chef Peugeot. Il est pourtant le premier responsable.

A la télévision, on pourra continuer à voir sa publicité de la Citroën Picasso, dans un atelier de peinture ultra-moderne, propre et sans ouvriers, avec des robots en activité et sur un fond de chanson "je ne veux pas travailler...". Un ouvrier intérimaire de 55 ans qui travaillait, lui, dans des conditions d'un autre âge pour installer ces robots a perdu une jambe.