En début de semaine, les grévistes de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne, à Paris, se préparaient à manifester nombreux lors de la journée nationale du 31 janvier appelée par les fédérations syndicales. En effet, la protestation contre le protocole Guigou, qui à l'automne était restée le fait d'une minorité, éclate maintenant dans tout l'hôpital. La version locale du protocole, dont le directeur a fourni un premier projet jeudi 24 janvier, est jugée inacceptable.

L'hôpital est en grève depuis lundi 21 janvier. La pétition déclarant " Je suis en grève pour les 35 heures et j'exige l'embauche de 10 % de personnel supplémentaire, la conservation de la totalité de mes acquis, la prise de mes jours RTT à mon strict choix " a recueilli plus de 1 300 signatures en une semaine, sur un effectif total de 2 200 personnes. Quelques médecins ont signé aussi.

Malgré le sous-effectif chronique, la participation aux deux assemblées journalières et aux actions collectives est forte, de 200 à 400 personnes selon les moments. Refusant de signer leurs assignations, les grévistes s'organisent eux-mêmes pour sortir à tour de rôle. Quand la hiérarchie bloque, les grévistes regroupés aux piquets de grève vont faire pression sur les chefs.

Après lecture du texte de protocole proposé par le directeur, les grévistes ont voté la liste des dispositions actuelles auxquelles ils tiennent, surtout leur système de repos et de congés, annulé dans le projet.

La plupart des grévistes conçoivent leur mobilisation comme un appui aux syndicats invités à négocier le protocole avec la direction. Néanmoins, certains pensent que la meilleure façon de faire reculer le directeur est bien de s'en tenir aux revendications votées et de continuer la pression par la lutte.